Agathe Habyarimana entendue mardi comme témoin
Afrique

@rib News, 10/03/2010Source Associated Press

Agathe HabyarimanaUne semaine après sa brève interpellation dans le cadre d'un mandat d'arrêt international émis par le Rwanda, Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais assassiné en 1994, a été entendue mardi comme témoin dans le cadre de l'enquête qui la vise indirectement pour "complicité de crimes contre l'humanité", a fait savoir mercredi son avocat.

Début 2008, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour "complicité de génocide" et "complicité de crime contre l'humanité" à la suite d'une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda qui visait nommément Mme Habyarimana. Cette dernière n'avait jamais été entendue dans le cadre de cette procédure.

"Nous avions demandé à plusieurs reprises aux juges d'instruction d'entendre Mme Habyarimana", a déclaré son avocat Me Philippe Meilhac. "Encore une fois, je constate que cela intervient une semaine après la demande d'extradition et deux semaines après la visite au Rwanda du président de la République française, Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.

La France et le Rwanda ont renoué des relations diplomatiques après leur brutale rupture à la suite de mandats d'arrêts lancée en 2006 par la justice française contre neuf proches du président actuel, Paul Kagame. Ceux-ci sont soupçonnés d'avoir participé à titre divers à l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, attentat qui avait été l'un des éléments déclencheur du génocide de 1994.

Exfiltrée du Rwanda le 9 avril 1994 par les militaires français, la veuve du président assassiné a vécu ensuite au Zaïre et en France, sans véritable titre de séjour. En 1998, le Gabon lui a délivré, sous une fausse identité, un passeport diplomatique.

Agathe Habyarimana avait déposé en 2004 une demande d'asile auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), laquelle a été rejetée en 2007. Ce rejet avait ensuite été confirmé par la Commission des recours des réfugiés (aujourd'hui devenue la Cour nationale du droit d'asile), en vertu des Conventions de Genève et pour son implication présumée dans la politique génocidaire du régime rwandais puis par le Conseil d'Etat en octobre dernier.