Burundi : le général Niyombare revient sur les dessous de son putsch manqué
Sécurité

RFI, 07-05-2017

Dans son édition à paraître ce dimanche 7 mai, Jeune Afrique publie une interview exclusive de Godefroid Niyombare. Le général ne s'est pas exprimé depuis le lendemain de sa tentative de coup d’Etat manqué de mai 2015 au Burundi.

Contrairement à d'autres militaires qui se sont rendus, lui a réussi à quitter le pays et affirme diriger désormais un mouvement rebelle, baptisé les FOREBU (Forces républicaines du Burundi). [Photo : Le général Godefroid Niyombare lors de son arrivée dans les locaux de la RPA, le 13 mai 2015 à Bujumbura.]

Godefroid Niyombare assure qu'il n'a lui-même jamais voulu prendre le pouvoir mais «le rendre au peuple pour que les responsables politiques puissent exercer pleinement leur rôle». S'il parle aujourd'hui après deux années de silence, c'est pour que la communauté internationale comprenne pourquoi il a agi en mai 2015.

A l’époque, Godefroid Niyombaré dirige le service national de renseignement quand tout bascule. Le 18 février 2015, il remet au président une étude qui révèle que 80% des cadres du parti au pouvoir et de l'armée ne comprennent pas son projet de briguer un troisième mandat. La réaction ne tarde pas, il est limogé le surlendemain.

Pendant que la contestation populaire monte dans le pays, le général reste en contact avec les commandants de plusieurs bataillons. Il décide d'agir pendant un déplacement du chef de l'Etat. Ses effectifs ne représentent que quelques centaines d'hommes bien armés dit-il, ainsi que deux blindés.

Le 13 mai le signal est donné, mais faute de soutien, ceux qui devaient prendre l'aéroport rebroussent chemin. Les véhicules censés amener des renforts sont arrêtés et le ministre de la Défense normalement acquis aux putschistes les trahit.

L'échec est évident et dans la nuit du 14 au 15 mai, les hommes du général se dispersent dans la capitale par petits groupes. Godefroid Niyombare réussi à s'exfiltrer grâce à la complicité de militaires. Il se cache deux jours dans son quartier et quitte le pays par le lac Tanganyika. L'homme assure n'avoir jamais eu de contacts avec les Rwandais. Il dit aujourd'hui diriger un millier d'hommes et n'exclut pas de passer un jour à la lutte armée.