PANA, 12/03/2010

Bujumbura, Burundi - Quelque 80.000 armes légères et de petit calibre détenues illégalement auraient été déjà récupérées depuis le lancement officiel d'une campagne nationale de désarmement des civils, en 2006, apprend-on de source sécuritaire à Bujumbura.

Ce chiffre correspond à peu près à celui d'autres organisations indépendantes, comme la Ligue burundaise des droits de l'Homme "Iteka" (dignité, en langue nationale kirundi) et "Small arms survey", une ONG suisse, dont une enquête conjointe de 2005 avait conclu sur près de 100.000 ménages en armes au Burundi.

Le Burundi veut donner des gages de sécurité retrouvée à la sous- région et un échantillon de l'arsenal de guerre déjà retiré de la circulation a fait l'objet d'une visite guidée, jeudi, à l'intention d'une délégation parlementaire de la Communauté est-africaine (CEA) dans les enceintes d'une base des Forces armées burundaises, à la périphérie sud de Bujumbura.

Le pays a été admis dans ce regroupement sous-régional de libre échanges en 2007 et doit encore faire des preuves dans beaucoup de domaines pour être accepté par les précurseurs politiquement plus stables que sont l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

Le porte-parole de la commission nationale chargée du désarmement de la population civile, le général Zénon Ndabaneze, qui guidait la délégation parlementaire, a ramené l'insécurité résiduelle dans son pays au banditisme qualifié à main armée qui n'aurait rien à voir avec la crise sociopolitique des années passées au Burundi.

Certains parlementaires est-africains s'étaient montrés particulièrement réticents à l'idée d'admettre le Burundi et le Rwanda par peur de voir ces deux maillons faibles de la CEA exporter dans le voisinage leurs querelles ethniques légendaires.

D'autres parlementaires, plus ouverts, y voyaient plutôt une manière de noyer les problèmes sociopolitiques et économiques des deux petits voisins dans des ensembles plus vastes susceptibles de mieux les occuper grâce à de multiples opportunités d'affaires.