Burundi : la ministre de l'Education salue le programme de "cantines scolaires"
Education

@rib News, 18/05/2017 – Source Xinhua

La ministre burundaise de l'Education, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Janvière Ndirahisha (photo), a salué jeudi à Bujumbura les progrès déjà marqués par le programme de "cantines scolaires" au Burundi quatorze ans après son implantation dans le pays.

En partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l'Etat du Burundi a initié depuis 2003 la mise en place d'un programme de cantines scolaires dans des cantines de type traditionnel (repas chaud fourni aux enfants scolarisés en milieu de journée) dans quelques provinces ciblées en termes de leur vulnérabilité sur le plan nutritionnel.

La ministre Ndirahisha intervenait au cours d'une cérémonie de lancement d'un atelier sur "l'Approche Systémique pour de Meilleurs Résultats Educatifs-Systems Approach for Better Education Results"(SABER), avec pour focus le domaine de l'alimentation et de santé scolaire au Burundi.

Elle a souligné que particulièrement depuis l'an 2013, le gouvernement burundais, en collaboration avec ses partenaires dont le PAM, a donné un coup d'accélérateur à ce programme en créant d'abord dans quatre provinces des cantines scolaires "endogènes" (basées sur des achats locaux) et "classiques" (avec des produits importés) dans trois autres provinces.

"Par le truchement de ce programme, les conditions d'accès, de maintien et de la réussite des enfants burundais à l'école, ne sont plus à démontrer dans le pays consécutivement à la Vision Burundi 2025 et du deuxième Cadre Stratégique de croissance et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP II) ", a-t-elle tranché.

C'est pour cette raison, a-t-elle insisté, que le gouvernement burundais ne ménagera aucun effort en vue de poursuivre son programme de cantines scolaires surtout dans certaines régions à faible production agricole.

Dans le cadre de la promotion du programme d'alimentation scolaire basée sur la production locale, la ministre Ndirahisha a exhorté la population burundaise à "bien multiplier les produits agricoles et d'élevage tenant compte de la spécifité de la région", afin de permettre de trouver à proximité les aliments produits localement en faveur des cantines scolaires endogènes.

De son côté, Nicole Jacquet, directrice intérimaire de la représentation du PAM au Burundi, a indiqué qu'à l'heure actuelle, plus de 440.000 élèves sont nourris au Burundi en milieu de journée pour un coût financier annuel estimé à près de 10 millions de dollars, dans six provinces burundaises ainsi ciblées pour leur "insécurité alimentaire endémique et chronique" sur les dix-huit que compte le pays.

Pour Mme Jacquet, citant les directions scolaires bénéficiaires de ce programme, au cœur des effets positifs des cantines scolaires endogènes au Burundi, se trouve "une chute des abandons scolaires et une courbe ascendante des inscriptions scolaires".

Cependant, a-t-elle nuancé, 14 ans après le démarrage du programme d'alimentation scolaire au Burundi, on relève que les défis financiers encore existants, ne permettent pas à ce programme de pénétrer dans d'autres provinces burundaises.

"C'est un programme assez coûteux ; d'où il faudrait une mobilisation de beaucoup plus de financements pour pouvoir assurer une couverture nationale en termes de besoins. J'ose espérer qu'avec la récente création de la direction nationale des cantines scolaires par les autorités du ministère de l'Education Nationale, ça pourrait contribuer à booster ce processus et susciter de l'enthousiasme de nouveaux bailleurs de fonds", a-t-elle estimé.