Les rebelles burundais des FNL parmi les "forces négatives" selon la CIRGL
Sécurité

PANA, 25 mai 2017

Le Fnl du Burundi parmi les « forces négatives » inquiétantes de la sous-région des Grands Lacs

Bujumbura, Burundi - L’une des recommandations de la rencontre des 12 ministres de la défense des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl), tenue mercredi à Luanda, la capitale angolaise, s’adresse expressément à la République démocratique du Congo (Rdc) et à la mission des Nations unies pour le Congo (Monusco) pour collaborer militairement à la neutralisation du Front national de libération (Fnl) qui se sert de la partie Est de la Rdc pour déstabiliser la paix au Burundi voisin, a-t-on appris d'un communiqué parvenu jeudi à la PANA.

Le Fnl est une dissidence du Parti pour la libération du peuple hutu (Palipehutu, ethnie majoritaire). Il est né dans les années 1970 pour s’affranchir de la domination supposée de la minorité ethnique des tutsi.

Quelques irréductibles du vieux mouvement rebelle burundais gardent les armes malgré l’arrivée au pouvoir d’un régime hutu. Depuis les années 2000, ils s’illustrent principalement par des opérations de vol à main armée pour se replier dans la partie Est de la Rdc mal contrôlée.

Les ministres de la Défense se sont également préoccupés de la situation de guerre civile en République Centrafricaine, recommandant l’accélération du processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) des ex-combattants gouvernementaux et rebelles de la guerre civile dans une nouvelle armée nationale.

Une implication plus accrue des voisins de la République Centrafricaine, de l’Union africaine (Ua) et du reste de la Communauté internationale à la réussite de ce processus a été vivement recommandée, fait ressortir le communiqué final de Luanda.

De son côté, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs s’est engagée à mener un lobbying international pour la levée de l’embargo sur les armes qui pèse sur l’armée régulière centrafricaine en vue d’une meilleure protection de la population centrafricaine.

D’un autre côté, la réunion de Luanda a pressé l’Ouganda de reconsidérer le retrait de ses forces militaires de la République Centrafricaine où elles sont encore nécessaires pour aider à la neutralisation de la résistance armée (Lra), une rébellion d’origine ougandaise en errance depuis des années dans plusieurs pays de la sous-région des Grands Lacs.

Les ministres de la Défense ont également engagé les Etats de la sous-région à conjuguer leurs efforts nécessaires à la neutralisation des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdrl) et du M23 (Mouvement rebelle congolais).

Concernant le Soudan du Sud, il a été recommandé à toute la sous-région des Grands Lacs de soutenir le dialogue politique national en cours, visant à trouver des solutions durables à la guerre civile qui mine ce jeune Etat indépendant depuis quatre ans.

Les rebelles sud-soudanais réfugiés en République démocratique du Congo doivent être rapatriés ou relocalisés dans d’autres pays plus éloignés de la frontière pour éviter un conflit entre la Rdc et le Soudan du Sud.

La réunion de Luanda a demandé au Soudan de recevoir les membres du mécanisme conjoint de suivi et d’évaluation de la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs, en se focalisant sur les forces négatives qui sèment l’insécurité sur le territoire soudanais, leurs armements et équipements, ainsi que sur les combattants prisonniers de guerre entre le 15 et le 19 mai 2017.

La réunion de Luanda a également encouragé le Soudan et le Soudan du Sud á rester attachés au mécanisme de médiation de l’Union africaine, dans le but de normaliser leurs relations de voisinage.

Le communiqué indique, à la fin, que les ministres de la Défense se sont rencontrés à Luanda dans une ambiance et une atmosphère cordiales.