L'armée burundaise poursuit ses exactions contre l'opposition, accuse l’ONU
Droits de l'Homme

@rib News, 15/06/2017 – Source Reuters

Les forces armées burundaises continuent de pratiquer des enlèvements, des actes de torture et d'exécuter des opposants en toute impunité, indique jeudi une équipe d'enquêteurs de l'Onu se fondant sur des témoignages recueillis dans le pays.

La commission d'enquête des Nations unies, mise en place par le Conseil de sécurité en septembre dernier, a rassemblé 470 témoignages depuis 2015. Le président de la commission, Fatsah Ouguergouz (photo), a expliqué jeudi avoir été "surpris par la nature brutale et cruelle des violences décrites".

"Plusieurs victimes, principalement des jeunes gens membres de partis d'opposition ou des personnes accusées de soutenir ou d'appartenir à des groupes armés ou de posséder des armes, ont décrit des tortures systématiques et des traitements particulièrement cruels et inhumains infligés par les membres du Service du renseignement national et par la police avec parfois l'assistance de (la milice) Imbonerakure", a ajouté Ouguergouz.

L'ambassadeur burundais aux Nations unies, Rénovat Tabu, a affirmé que ces allégations étaient "biaisées et tendancieuses", accusant les enquêteurs de l'Onu d'avoir ignoré les efforts du gouvernement pour rétablir la paix et la sécurité au Burundi.

Le pays est plongé dans le chaos depuis 2015 après l'annonce du président sortant Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. L'opposition avait considéré que cette décision était anticonstitutionnelle et qu'elle constituait une violation de l'accord de paix ayant mis fin à la guerre civile en 2005. 

    Après sa réélection, Pierre Nkurunziza a mené une violente répression qui a fait plus de 700 morts tandis que 400.000 personnes ont fui vers des pays voisins, précise la Commission nationale des droits de l'homme.