Burundi : Une maison culturelle pour "réhabiliter les bonnes mœurs nationales"
Politique

@rib News, 15/06/2017 – Source Xinhua

Le Burundi prévoit la construction d'une maison culturelle chargée de "juguler la dépravation" des bonnes mœurs nationales

Le Burundi prépare la construction d'une grande maison culturelle chargée de "juguler la dépravation" des bonnes mœurs nationales dans une perspective de réhabiliter les fondements culturels du pays, a annoncé jeudi à Bujumbura Jean-Bosco Hitimana (photo), ministre burundais de la Culture.

Le ministre Hitimana répondait à une séance de questions orales posées devant les députés de l'Assemblée nationale du Burundi.

"Aujourd'hui, l'amer constat au Burundi est que les bonne mœurs nationales héritées de la tradition, sont de plus en plus dépravées au regard des mauvais comportements des jeunes burundais manquant du respect aux plus âgés alors que des faits et gestes de ces derniers ne servent pas, non plus, de bon modèle", a-t-il fustigé devant la chambre basse du parlement bicaméral burundais.

La maison culturelle dont le Burundi envisage de se doter, a-t-il précisé, sera un cadre d'étude, d'analyse et de recherche sur les "entorses déjà causées" aux bonnes mœurs culturelles burundaises, dans l'espoir de "débusquer le mal à la racine".

Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, le Burundi va se doter, d'ici la fin de cette année, de textes juridiques pour renforcer la répression contre des mauvaises pratiques portant attentat à la pudeur et à l'honneur.

Ainsi, il a pointé du doigt les personnes porteuses des "tenues indécentes" via le port des vêtements compromettant les bonnes mœurs nationales.

"Des sanctions sévères sont envisagées contre les porteuses des mini-jupes, des collants et des pockets-down", a-t-il averti en signalant que les fonctionnaires de l'Etat sont tenus de servir de bon modèle en se gardant de porter de telles tenues.

Dans cette perspective, une note circulaire d'instruction est en cours de diffusion dans trois ministères : l'Education Nationale, la Fonction Publique et la Culture.

Le président de l'Assemblée nationale burundaise, Pascal Nyabenda, a réagi en déclarant que même si la lutte contre la dépravation des bonnes mœurs culturelles burundaises peut "heurter la notion des droits de l'homme", c'est le respect de la culture nationale qui doit avoir la primauté sur ces derniers.