Polémique sur l'attribution du marché de ramassage d'ordures à Bujumbura
Economie

RFI, 28 juin 2017

Au Burundi, la polémique bat son plein depuis trois semaines suite à la décision du maire de la capitale Bujumbura d'octroyer le monopole du ramassage des ordures à une société nouvellement constituée.

Ce qui a mis fin du jour au lendemain à l'activité de 18 sociétés privées après trois ans. Depuis, leurs responsables ne décolèrent pas et dénoncent une mesure contestable qui a mis à la porte plus de 400 personnes.

Les 18 sociétés qui s'occupaient du ramassage des ordures à Bujumbura assurent qu'elles ont appris selon elles leur éviction sans préavis ni réunion de concertation, juste en écoutant la radio le 6 juin, après une conférence de presse du maire de la capitale burundaise.

Impossible depuis lors de travailler : leurs camions de ramassages sont régulièrement arrêtés par la police et leurs employés souvent pris à partie, accuse leur représentant, Me Jean-Marie Vianney Nshimirimana, qui parle de graves violations de la loi.

« Il y a eu directement violation de la convention qu’on avait avec la mairie. Il y a eu violation de la liberté des individus, parce que toutes les familles, tous les ménages, devraient coûte que coûte devenir clients de cette nouvelle société commerciale », se plaint-il.

« Intérêt général »

Et de dénoncer le fait que ce monopole a été octroyé à une société, la Bujumbura Cleaning Company, née il y a à peine un mois, sans aucune expérience dans le domaine et qui serait dirigée par un parent du maire.

Freddy Mbonimpa balaie d'un revers de main ces critiques. Le maire explique avoir été guidé par l'« intérêt général ». La nouvelle société va donner du travail à 540 jeunes chômeurs, reverser 30% de ses revenus dans les caisses municipales, qui n'aura plus à payer l'équivalent de quelque 20 000 euros mensuels pour la propreté de la capitale, détaille-t-il.

« Aucun gestionnaire ne pouvait reculer devant de telles conditions », tranche le premier édile de Bujumbura. Mais il promet de rencontrer les anciens prestataires, après avoir analysé « tous les contours de leur dossier ».