Compte à rebours dans le calendrier des élections générales de 2020 au Burundi
Politique

PANA, 02 juillet 2017

Bujumbura, Burundi - Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, s’est chargé personnellement d’annoncer l’ouverture d’un «compte numéro 1110/267» à la banque de la république du Burundi (Brb) pour recevoir des contributions citoyennes destinées au financement des prochaines élections de 2020, à l'occasion des cérémonies commémoratives de l'indépendance nationale intervenue le 1er juillet 1962, vis-à-vis de la tutelle belge. [Photo : Nkurunziza lors de son discours à la fête de l’indépendance le 1er juillet à Bujumbura]

 

Les précédentes élections générales controversées de 2015 n’avaient pas bénéficié des aides attendues des partenaires techniques et financiers traditionnels du pays.

Le rapport final de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sur les consultations populaires de 2015 abonde dans le même sens que le chef de l'Etat.

Dans l’avenir, l’autorité électorale nationale recommande à l’Etat de s’approprier le financement du processus électoral pour ne pas retomber dans les pièges du passé.

La Ceni reconnaît, dans son rapport, que la suspension des financements en provenance des partenaires techniques et financiers extérieurs a failli piéger le processus électoral de 2015.

La Commission a enregistré un trou de plus de 20 millions de dollars dans le «basket founds» (budget) des élections de 2015 suite au désistement des mêmes partenaires étrangers.

Les efforts du gouvernement et les contributions volontaires de la population ont permis de mobiliser quelque 68,5 milliards de francs burundais (un peu plus de 40 millions de dollars américains), contre 60 millions de dollars escomptés par la (Ceni).

Les élections législatives et communales couplées ont néanmoins pu avoir lieu le 29 juin, la présidentielle, le 21 juillet, les sénatoriales, le 24 juillet, et celles des conseillers collinaires, le 25 août 2015, sans toutefois la participation de l’opposition, consacrant une large victoire à tous les niveaux du parti présidentiel.

Au Burundi, le problème des élections n’est cependant pas que financier et cela fait des années que l’on assiste à des troubles politico-sécuritaires cycliques avant, pendant et après ce genre de rendez-vous avec le peuple.

En 1993, les premières élections de l’ère pluraliste ont été suivies de l’assassinat du président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, dans un putsch militaire.

Le héros de l’indépendance du Burundi, le Prince Louis Rwagasore, fut assassiné après avoir conduit à la victoire l’ancien parti unique de l’unité pour le progrès national (Uprona) aux élections post-coloniales de 1962.

L’année 2020 est dans toutes les têtes des acteurs politiques burundais qui ne s’accordaient pas déjà sur le caractère libre et pacifique des élections de 2015.

La commission gouvernementale du dialogue inter-burundais a alourdi l’atmosphère par une recommandation allant dans le sens de faire sauter le verrou constitutionnel limitatif du nombre de mandats présidentiels, au profit supposé de l’actuel président.

L’autre initiative gouvernementale qui fait débat, toujours par rapport à 2020, concerne la récente mise en place d’une équipe technique chargée de réviser la Constitution de 2003, tenant compte, notamment, des recommandations de la commission du dialogue inter-burundais.

Le chef de l’Etat burundais s’est déjà exprimé publiquement sur la question des mandats qui sera posée et tranchée le moment venu par voie référendaire.