Afrique du Sud : L’ANC paralysé par la bataille de succession de Jacob Zuma
Afrique

Courrier International, 06/07/2017

Le célèbre caricaturiste sud-africain Zapiro résume d’une formule la réunion au sommet du Congrès national africain (ANC) qui s’est achevée le 5 juillet : “5 jours de profonde introspection”.

Dans la main d’un délégué de l’ANC, une feuille en guise de bilan : “Résolution : unité, inaction”, ce dernier mot n’étant pas “une faute de frappe”. Pendant ce temps-là, en arrière-plan, Jacob Zuma dévore des liasses de billets, adossé à un représentant des Gupta, une famille indienne d’hommes d’affaires impliquée dans des scandales de corruption avec le président sud-africain.

L’économie de l’Afrique du Sud est entrée en récession en juin. “Si on devait retenir une seule chose de cette conférence, c’est qu’il n’y a pas de solutions en vue” déplore le site d’informations sud-africain, Daily Maverick.

Les discussions entre délégués sur les réformes à mener ont été paralysées par la bataille de succession à la tête du parti au pouvoir, qui sera tranchée en décembre. Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a marqué des points face à Nkosazana Dlamini-Zuma, soutenu par l’actuel président de l’ANC, Jacob Zuma, plombé par une impopularité record.

“Ce qui suggère que celui-ci est plus faible que nous le pensions, estime le journaliste Stephen Grootes, du Daily Mavericket d’ici quelque temps, nous nous rappellerons peut-être de cette conférence comme du moment où le vent a tourné.”

Pour ce fin observateur de la vie politique locale, l’ANC est en grand danger : “L’ANC a un slogan : ‘L’ANC vit, l’ANC dirige’. L’ANCest vivant. Mais il ne dirige plus. Il a six mois pour changer cela. S’il ne le fait pas, l’ANC tel que nous le connaissons mourra.”