Les Burundais appelés à la mobilisation pour la résolution du "défi démographique"
Politique

@rib News, 12/07/2017 – Source Xinhua

La ministre burundaise de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA, Josiane Nijimbere (photo), a appelé mercredi ses compatriotes à se mobiliser pour la résolution du "défi démographique" au Burundi.

La ministre Nijimbere, qui intervenait au cours d'une cérémonie de célébration de la Journée Mondiale de la Population (édition 2017), a fait remarquer que depuis 1962 (année du recouvrement de l'indépendance) jusqu'en 2017, la population burundaise a quadruplé dans un intervalle de 55 ans pour atteindre aujourd'hui plus de 10 millions d'habitants.

"Une telle explosion démographique, avec une densité démographique dépassant largement 400 habitants au kilomètre carré et ce dans un pays d'une superficie de 27.834 kilomètres carrés, est une entrave majeure à l'essor économique du Burundi, dans la mesure où les secteurs économiques nationaux comme l'agriculture faisant vivre 90% de la population burundaise, ne peut pas se développer au rythme de cette envolée de la croissance démographique dans le pays", a fait remarquer la ministre Nijimbere.

Le taux de fécondité moyen, est de 6 enfants par femme burundaise, a-t-elle expliqué, laissant entendre cependant qu'à l'horizon 2025, l'objectif du gouvernement burundais est de faire chuter ce taux jusqu'à 3 enfants par femme.

Néanmoins, a-t-elle nuancé, le gouvernement burundais se réjouit de constater que grâce à l'appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et d'autres partenaires comme l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'adhésion au programme national de planning familial a marqué des progrès importants au cours des 12 dernières années.

Ainsi, a-t-elle expliqué, il y a lieu de noter avec satisfaction que le taux d'utilisation des services de planning familial a passé de 2,5% en 2005 à 42% en 2017.

"J'interpelle particulièrement les jeunes burundais à s'approprier ce programme national d'importance vitale pour le développement intégral du Burundi dans la mesure où la surpopulation est un axe transversal pouvant affecter négativement tous les sphères socio-économiques du pays", a-t-elle insisté.

En effet, selon l'Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), les jeunes burundais de 25 ans représentent 65% de la population globale, alors que les moins de 35 ans sont estimés à 75% de la population.

Si rien n'était fait pour rectifier le tir d'ici l'horizon 2030, a-t-elle prévenu, le Burundi courrait le risque de voir sa population passer à 20 millions d'habitants, tandis que dans le même intervalle de 13 ans, la surface cultivable dans le pays aura diminué de moitié.