Zuma survit à une nouvelle motion de défiance en Afrique du Sud
Afrique

@rib News, 08/08/2017 – Source Reuters

Le Parlement sud-africain a rejeté mardi par 198 voix contre 177 la motion de défiance déposée par l'opposition contre le président Jacob Zuma (photo), qui n'a cependant pas fait le plein de voix parmi les députés de l'ANC, le Congrès national africain au pouvoir depuis la fin de l'apartheid.

C'est la neuvième fois que le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2009, survit à une motion de défiance. Mais pour la première fois, les députés étaient appelés à se prononcer à bulletins secrets, et non plus par un scrutin public.

La présidente du Parlement, Baleka Mbete, a précisé que neuf députés eux s'étaient abstenus.

En décidant lundi de procéder à un vote à bulletins secrets, elle avait donné l'espoir à l'opposition qu'une partie des 249 députés du Congrès national africain (ANC) oseraient voter contre Zuma, qui, à 75 ans, est fragilisé par les accusations à répétition de corruption et de mauvaise gestion du pays.

Ouvrant les débats, Mmusi Maimane, le leader de l'Alliance démocratique (opposition), avait appelé les parlementaires à "avoir le courage" de l'évincer. "Je vous implore de donner la priorité au peuple d'Afrique du Sud et de voter pour destituer aujourd'hui Jacob Zuma", avait-il dit.

Mais pour parvenir à ses fins, l'opposition devait rallier les voix de 50 élus de l'ANC. Elle n'y est pas parvenue.

Sur les marchés des changes, le rand sud-africain s'est déprécié de plus de 1% face au dollar à l'annonce du succès de Zuma. Les investisseurs estiment qu'il est une charge qui pèse sur l'économie sud-africaine, qui a replongé dans la récession avec un taux de chômage de 27,7%, sans précédent depuis quatorze ans.

L'ANC lui-même est profondément divisé, mais le parti a battu le rappel de ses troupes, même s'il n'a pas fait le plein de voix autour de son président.

Au cours du débat ayant précédé le vote, la vice-présidente du groupe parlementaire du Congrès national africain, Doris Dlakude, avait déclaré que cette motion était une tentative de prise du pouvoir de l'opposition et avait appelé les députés à la rejeter "avec le mépris qu'elle mérite".