Elections tendues en Angola qui se prépare à tourner la page José dos Santos
Afrique

@rib News, 21/08/2017 – Source Reuters

Plus de neuf millions d'Angolais vont se rendre aux urnes mercredi pour élire leur nouveau président, dans un pays en pleine crise économique à cause de la chute du prix du pétrole. 

Le président sortant José Eduardo dos Santos (photo), âgé de 74 ans et au pouvoir depuis 38 ans, n'est pas candidat à sa propre succession. Il conservera toutefois la présidence du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA). 

"Je n'ai aucun doute sur le fait que le MPLA va remporter cette élection", a-t-il dit samedi lors du dernier meeting de campagne du candidat de son parti, Joao Lourenço, ancien général de 63 ans.

L'Angola, aujourd'hui troisième économie d'Afrique, connaît un essor économique lié au pétrole depuis la fin, en 2002, d'une guerre civile qui a ravagé le pays pendant 27 ans. Mais la chute des cours du brut en 2014 a plongé le pays dans une sévère crise économique. 

Malgré la manne pétrolière, la majeure partie des 22 millions d'Angolais vivent toujours dans une grande pauvreté. Le taux de chômage est supérieur à 20% et la corruption creusent un peu plus les inégalités. L'Angola se classe 164e sur 176 pays dans le dernier classement de l'ONG Transparency International sur la corruption.

Face à Lourenço, les partis d'opposition espèrent que le mécontentement de la population se traduira dans les urnes.

L'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), a annoncé une semaine avant le scrutin qu'elle formerait une coalition avec les partis de l'opposition si le MPLA perdait les élections. 

En 2012, le parti au pouvoir avait remporté les élections avec 72% des suffrages, alors que l'UNITA n'avait récolté que 18%. 

Si Joao Lourenço s'est montré très ferme sur la corruption lors de sa campagne, certains critiques jugent qu'il a déjà les poings liés pour pouvoir lutter contre au sein de l'administration. 

Pour l'économiste angolais Alves da Rocha, tout dépend de la majorité que Lourenço obtiendra en cas de victoire lors du scrutin de mercredi. "Si le MPLA obtient moins de 55%, Lourenço n'aura pas de marge de manoeuvre suffisante. Ce serait une défaite", estime-t-il. 

Même s'il y a peu de suspense, il est impossible de prévoir le résultat de ces élections. Les derniers sondages donnent Joao Lourenço vainqueur à 61% des voix.