La jeunesse africaine dorée se retrouve à Bujumbura
Société

Deutsche Welle, 25.08.2017

Du 21 au 25 août, la capitale burundaise a accueilli le forum panafricain de la jeunesse (photo). Une mise en scène entre responsables politiques et jeunes issus de classes sociales favorisées.

Environ 350 jeunes de 54 pays ont participé au forum panafricain des jeunes à Bujumbura. Un forum parfois critiqué car s'adressant avant tout à une jeunesse privilégiée et déjà engagés dans la politique.

Le jeune camerounais Voufou Nigel Bondon en fait une lecture nuancée : "En ce qui me concerne, je n'appartiens à aucun parti politique, je ne m'intéresse pas beaucoup à la politique. J'ai des notions pour ce qui concerne l'information politique mais je ne fais pas de politique."

Amani Kamanda Jacques représente lui les jeunes de la République Démocratique du Congo. Il nie son appartenance à un parti politique mais il exprime son intérêt pour la vie politique de son pays dont les décisions touchent toute la population.

"Quand on ne s'intéresse pas à la politique, c'est la politique qui s'intéresse à vous. Quand vous ne participez pas à la prise des décisions politiques, les décisions politiques s'imposent à vous", explique-t-il. "En RDC, il y a les jeunes qui s'intéresse à la politique mais pas tous. Je dois te dire la vérité : moi je m'intéresse à la politique pour éviter d'être victime des décisions politiques."

Des participants triés sur le volet

Le forum panafricain réunit des jeunes qui appartiennent plus ou moins à la même classe sociale, qui sont éduqués, bien informés, et qui, par conséquent, sont amenés à reproduire les inégalités qui existent déjà.

Les jeunes partagent cependant le désir d'en finir avec la récupération des politiques qui, répètent-ils, utilisent la jeunesse à de simples fins électorales. "La jeunesse tchadienne appelle tous les acteurs politiques de notre beau continent à s'impliquer et oublier les manipulations parce que l'Afrique de demain c'est nous," explique Masedé Isidore, représentant du Tchad.

"Eux ils vont partir d'un jour à l'autre mais nous resterons. Alors nous les interpellons pour faire en sorte que notre Afrique de demain puisse être bien gérée par des jeunes capables. Il faut arrêter les manipulations", ajoute-t-il.

Mais nous avons eu beau chercher, il n'y avait aucune trace dans cette réunion de jeunes issus de classes sociales défavorisés, pas de fils ou de filles de familles pauvres. L'Afrique de demain qui se présentait à ce forum était d'abord celle des enfants de bonnes familles.