Le ministre de l’Intérieur mobilise contre les « ennemis de la paix » au Burundi
Sécurité

PANA, 14 septembre 2017

Bujumbura, Burundi - Le ministre de l’Intérieur et de la Formation patriotique, Pascal Barandagiye (photo), a jugé, jeudi, la situation « globalement bonne » sur l’ensemble du territoire national, tout en appelant la population, les corps de défense et de sécurité mais aussi l’Administration à rester vigilants afin que les « ennemis de la paix ne trouvent aucune faille » pour troubler l’ordre public, rapporte la radio d’Etat burundaise.

La mobilisation contre ces ennemis, sans toutefois les nommer, a été élargie aux écoles, « en cette rentrée scolaire » (2017-2018), mais aussi aux églises et aux marchés, pour parer à toute éventualité.

Sans être alarmiste, le ministre Barandagiye a néanmoins déclaré qu'« il n’existe aucun pays au monde qui n'a pas d'ennemi », d’où la nécessité de rester vigilant au niveau de la « quadrilogie » qui renvoie généralement, dans le discours officiel, à la collaboration préventive entre les forces de l’ordre, la population, l’administration et la justice, dans la sauvegarde de la sécurité.

Le pays est quadrillé depuis la violente crise politique autour des élections générales controversées et la tentative de putsch militaire manquée qui s’en était suivie en 2015.

Chaque ménage est encore supposé mettre régulièrement à jour un petit registre qui retrace les membres de la famille à charge, ainsi que les visiteurs, l'Administration et les forces de l'ordre se réservant le droit de les contrôler à tout moment.

La psychose à l'insécurité est surtout alimentée par certains mutins qui se sont évanouis dans la nature, menaçant de recourir encore aux armes pour renverser la vapeur au Burundi.

Suite aux dissidences internes, les déserteurs se revendiquent, depuis fin août dernier, d’un nouvel organigramme et d’une nouvelle appellation: les « Forces populaires du Burundi » (Fpb), anciennement dénommées: « Forces républicaines du Burundi » (Forebu).

Certaines sources situent leur base-arrière dans la sous-région immédiate du Burundi, principalement en République démocratique du Congo (Rdc).

Des attaques à la grenade, jamais revendiquées, viennent rappeler sporadiquement que le pays a encore du chemin à parcourir face à un "ennemi invisible", avant le retour à une paix durable, de l’avis des observateurs à Bujumbura.

Le climat est encore rendu délétère par un manque d’engagement politique à un dialogue "inclusif et sincère" entre tous les protagonistes de la crise, selon les mêmes observateurs.