RDC : des tirs à l'arme lourde entendus près d'une ville frontalière du Burundi
Sécurité

@rib News, 27/05/2017 – Source AFP

Des tirs à l'arme lourde ont été entendus mercredi provenant de combats entre l'armée et des milices dans une ville de l'est de la République démocratique du Congo, près de la frontière avec le Burundi, a-t-on appris de sources concordantes. [Photo : Vue aérienne de la ville d'Uvira en RDC, depuis un hélicoptère Puma de la Monusco.]

"Depuis ce matin (mercredi), nous avons entendu des tirs dans la ville d'Uvira. Tout le monde est terré à la maison. Il n'y a aucune activité. La panique est bien perceptible: les écoles ont renvoyé les élèves chez eux, les commerces ont fermé", a déclaré à l'AFP Mgr Muyengo, évêque catholique d'Uvira.

"L'après-midi, des tirs à l'arme lourde ont été entendus", a indiqué à l'AFP Claude Misare, président de l'ONG Nouvelle société civile congolaise.

"Ces tirs proviennent des Forces armées de la RDC qui pourchassent des rebelles Maï-Maï dans les collines surplombant la cité d'Uvira. Pour le moment la situation est sous contrôle", a réagi le capitaine Dieudonné Kaseraka, l'un des porte-parole de l'armée dans le Sud-Kivu.

"Il se passe effectivement des choses à Uvira, mais l'enjeu pour le moment est de protéger cette ville", a déclaré un responsable de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).

La ville d'Uvira, qui abrite plus de 500.000 habitants, est séparée de Bujumbura, la capitale du Burundi, par le lac Tanganyika, et se situe à 120 km au sud de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.

Depuis dimanche, des combats ont été signalés à une quarantaine de kilomètres d'Uvira dans le territoire voisin de Fizi, a indiqué Mgr Muyengo.

Dans le territoire de Fizi, un ancien officier, William Yakutumba, général autoproclamé à la tête d'une milice qui porte son nom, a affirmé lundi dans un enregistrement audio vouloir chasser le président Joseph Kabila du pouvoir.

Les Maï-Maï sont des groupes "d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais ou rwandais. Certains n'ont jamais désarmé.

L'est de la RDC est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans.