La présidentielle en RDC pas avant avril 2019
Afrique

@rib News, 12/10/2017 – Source Reuters

L'élection présidentielle envisagée cette année en République démocratique du Congo (RDC) pour désigner le successeur de Joseph Kabila ne se tiendra pas avant le mois d'avril 2019, a annoncé mercredi la commission électorale.

Les opposants ont aussitôt dénoncé un calendrier destiné à "enterrer l'élection". "Tout repose désormais sur les épaules de la population, qui doit prendre les choses en main", a déclaré à Reuters un dirigeant de l'opposition, Claudel Lubaya.

Le mandat de Joseph Kabila, qui a succédé à son père Laurent après son assassinat en 2001, devait s'achever le 19 décembre dernier. Son refus de quitter le pouvoir a provoqué des violences qui ont fait des dizaines de morts.

La Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat, mais l'élection de son successeur a été repoussée à plusieurs reprises, officiellement faute de moyens financiers. En vertu d'un accord conclu avec l'opposition, le scrutin devait se tenir avant la fin de cette année.

Dans un communiqué émis à la suite d'une réunion avec des représentants de la société civile, mardi, la commission électorale dit qu'un délai de 504 jours est nécessaire entre la fin de l'enregistrement de la population sur les listes électorales et le scrutin présidentiel.

Or, ce processus n'a débuté que mi-septembre dans la région du Kasai, en proie à des violences à caractère insurrectionnel, et il devrait prendre environ trois mois. Ce qui signifie que le scrutin ne peut pas être organisé avant avril 2019 au plus tôt.

La commission électorale a précisé qu'elle publierait dans le courant du mois un calendrier des élections à venir.

La RDC, anciennement Zaïre, n'a jamais connu de transition pacifique et démocratique sous la forme d'un processus électoral accepté par tous depuis l'indépendance en 1960.

Ses opposants soupçonnent Laurent Kabila de chercher in fine à organiser un référendum pour amender la Constitution et lui permettre de briguer un troisième mandat, comme l'ont fait ses homologues au Congo et au Rwanda.