Kenya : La CPI annonce qu'elle va enquêter sur les violences postélectorales
Afrique

@rib News, 02/04/2010 – Source AFP

Luis Moreno-OcampoLe procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a annoncé jeudi qu'il envisageait d'ouvrir "au moins deux" enquêtes impliquant chacune "une à trois personnes", dans le cadre de ses investigations sur les violences postélectorales de fin 2007-début 2008 au Kenya.

"Nous envisageons d'ouvrir au moins deux affaires, chacune mettant en cause une à trois personnes", a déclaré M. Moreno-Ocampo, lors d'une conférence de presse au siège de la CPI à La Haye.

"Nous ciblerons les personnes qui, d'après les éléments de preuve que nous aurons recueillis au cours de notre enquête indépendante, portent la responsabilité la plus lourde", a-t-il souligné.

M. Moreno-Ocampo a indiqué avoir pour "objectif" de "réaliser la plus grande partie de l'enquête dans le courant de l'année" et annoncé qu'il se rendrait en mai au Kenya.

La liste confidentielle de vingt suspects, qui lui avait été remise par la commission nationale d'enquête sur les violences post-électorales de fin 2007-début 2008, "a été fournie à titre indicatif", a-t-il souligné, précisant ne pas pouvoir "nommer des gens sans élément de preuve."

Ces personnes, dirigeants politiques ou hauts responsables du secteur économique, sont, selon l'accusation, associées au Parti de l'unité nationale (PNU) du président Mwai Kibaki ou au Mouvement orange démocratique (ODM) de l'ancien chef de l'opposition, Raila Odinga, devenu Premier ministre.

"Nous savons que les deux partis politiques ont mené des crimes à grande échelle", a déclaré le procureur. "Nous n'avons pas encore d'éléments de preuve, nous avons juste des informations", a-t-il expliqué.

"Nous verrons si nous ouvrons d'autres enquêtes ensuite", a-t-il ajouté, en précisant vouloir "agir sans retard pour concourir à la prévention de tels crimes lors des prochaines élections".

"L'attitude du Kenya donnera un exemple historique de la manière dont un pays choisit d'aborder et de prévenir les crimes de masse", a affirmé le procureur.

M. Moreno-Ocampo avait été autorisé mercredi par les juges de la CPI à mener une enquête pour crimes contre l'humanité sur les violences post-électorales au Kenya qui avaient fait environ 1.200 morts et 300.000 déplacés, selon l'accusation.