L'envoyé spécial de l'ONU pour le Burundi de nouveau à Bujumbura
Diplomatie

RFI, 01-11-2017

Après une première visite de courtoisie dans le pays en juin dernier, l'ancien président burkinabè Michel Kafando est arrivé très discrètement dans la capitale burundaise pour une nouvelle mission de bons offices après avoir rencontré tout aussi discrètement au cours des dernières semaines le facilitateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, à Dar es-Salaam, ainsi que l'opposition burundaise en exil à Bruxelles. [Photo : Michel Kafando (g) reçu lundi par le ministre burundais des Relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe (d).]

Salaam, ainsi que l'opposition burundaise en exil à Bruxelles.

Mais sa mission s'annonce périlleuse, d'autant qu'aucune avancée n'a été signalée jusqu'ici dans la crise burundaise. Michel Kafando est entré dans le vif du sujet mardi 31 octobre, en réservant lundi sa première visite au ministre burundais des Relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe.

Michel Kafando ne va pas en rester là, il devrait rencontrer tour à tour tous les protagonistes du conflit burundais et autres groupes de pression présents sur place, notamment les confessions religieuses, les partis politiques, la société civile et le corps diplomatique, avant de quitter le Burundi dans trois jours.

Son objectif est simple sur le papier, « faire le point sur la situation au Burundi et tenter de faire avancer un processus de sortie de crise totalement en panne », selon des sources diplomatiques. Mais les observateurs lui donnent très peu de chances de réussite.

Officiellement, le rôle de l'ancien président burkinabè est d'appuyer la médiation initiée par la région, menée par l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa sous la supervision du président ougandais, Yoweri Museveni.

Mais ce dialogue de sortie de crise est totalement en panne depuis plus d'une année suite au refus catégorique du gouvernement burundais de négocier avec son opposition en exil, malgré les appels répétés de la communauté internationale.

Et après son retrait de la CPI, Bujumbura vient de lui lancer un nouveau défi, en entamant il y a quelques jours un processus de révision de la Constitution, qui va ouvrir la voie à un quatrième mandat pour le président Pierre Nkurunziza. De quoi compliquer encore plus la tâche de l'envoyé spécial de l'ONU.