FIDH salue la mémoire de Jean-Baptiste Nsabimana de la Ligue burundaise Iteka
Droits de l'Homme

FIDH, 09/11/2017

Disparition de Jean-Baptiste Nsabimana : la FIDH rend hommage à un jeune et brillant défenseur des droits humains

 (Paris) La FIDH exprime sa profonde tristesse suite au décès, le 6 novembre 2017, de Jean-Baptiste Nsabimana, jeune et fervent défenseur des droits humains burundais. Jean-Baptiste Nsabimana était, à 31 ans seulement, le directeur exécutif de la plus ancienne organisation de défense des droits humains du Burundi : la Ligue ITEKA, membre de la FIDH. La Ligue ITEKA, la FIDH, le Burundi, et plus largement le mouvement des droits humains en Afrique, perdent un défenseur des droits humains remarquable.

Jean-Baptiste Nsabimana était jeune. Il était cependant un défenseur des droits humains déjà largement accompli. Doctorant, avocat, défenseur passionné de la cause burundaise et directeur de la Ligue ITEKA, il n’a ménagé aucun effort en faveur du combat des droits humains.

« Jean Baptiste Nsabimana a eu un parcours remarquable. Son courage, son énergie et son professionnalisme lui assurait la confiance et le respect de celles et ceux qui ont eu la chance de collaborer avec lui. Il était devenu l’un des moteurs de la principale organisation de défense des droits humains burundaise, la Ligue ITEKA. La perte brutale de Jean-Baptiste est un coup extrêmement dur, à la fois pour sa famille et ses amis mais aussi pour le combat des droits humains au Burundi. » Dimitris Christopoulos, Président de la FIDH

Depuis le début de l’année 2015 et le déclenchement de la crise au Burundi, Jean-Baptiste Nsabimana œuvrait au quotidien pour documenter les crimes commis parmi lesquels des meurtres, disparitions forcées, actes de torture, violences sexuelles, arrestations et détentions arbitraires. Au péril de sa vie. Il quitte le Burundi en mai 2016 après avoir fait l’objet de multiples menaces d’assassinat de la part du service national de renseignement (SNR) et de membres de l’armée, du fait de ses activités de défenseur. Il rejoint l’équipe en exil de la Ligue ITEKA pour continuer le combat et est nommé après six mois directeur exécutif de l’organisation.

« Jean-Baptiste Nsabimana était un exemple de détermination et de bravoure. Il se dressait sans relâche devant la barbarie et l’horreur de la répression du régime burundais et portait haut et fort la voix des victimes pour lesquelles il ne cessait de se battre et de demander justice. » Paul Nsapu, Secrétaire général adjoint de la FIDH

Jean-Baptiste Nsabimana avait participé à la 61ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples au cours de laquelle il avait adressé un vibrant appel en faveur de la résolution de la crise burundaise. Jean-Baptiste est décédé de retour de mission dans un accident de la route. Bertrand Hezagira, un proche de Jean-Baptiste Nsabimana, est également décédé dans l’accident.

« Nous nous souviendrons de l’engagement et du sourire de Jean-Baptiste lesquels incarnaient l’espoir d’un Burundi et d’un monde plus respectueux des droits humains. Le plus bel hommage que nous lui rendrons sera de continuer avec toujours plus d’abnégation à défendre les droits humains et lutter pour le retour de la paix au Burundi. » Sheila Muwanga, Vice Présidente de la FIDH

Le décès de Jean-Baptiste Nsabimana endeuille la FIDH et ses 184 organisations membres, qui présentent leurs plus sincères condoléances à sa famille, son épouse et ses enfants, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui ont œuvré à ses côtés dans ce combat pour la justice et la paix au Burundi. La FIDH exprime une pensée particulière pour ses ami.es et collègues de la Ligue ITEKA, leur fait part de sa solidarité militante et se tient à ses côtés pour poursuivre le combat pour les droits humains au Burundi. Elle présente également ses plus sincères condoléances à la famille et aux ami.es de Bertrand Hezagira.