Burundi : plus de la moitié des enfants "souffrent de malnutrition chronique"
Economie

@rib News, 15/11/2017 – Source Xinhua

56% des enfants burundais "souffrent de malnutrition chronique" au Burundi, révèle une récente enquête des autorités burundaises.

L'"Enquête démographique et de santé" (EDS) 2016/2017 réalisée par l'Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) relevant du ministère burundais à la Présidence chargé de la Bonne Gouvernance et du Plan, précise que parmi ces 56% de ces enfants, 31% présentent une malnutrition de forme "modérée" alors que 25% le sont sous forme "sévère".

L'enquête fait remarquer cependant que quatre ans auparavant, soit en 2014, seulement 49% des enfants burundais souffraient de malnutrition chronique.

Cette enquête réalisée grâce à l'appui de la Banque Mondiale (BM), du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), est la 3ème après celles réalisées en 1987 et en 2010.

Cette enquête montre également que les enfants du milieu rural sont plus affectés par le retard de croissance que ceux du milieu urbain : près de six enfants vivant en milieu rural sur dix (59%) souffrent d'un retard de croissance contre 28% parmi ceux qui résident en milieu urbain.

L'enquête a montré aussi que la prévalence de la malnutrition chronique est influencée par le niveau d'instruction de la mère dans la mesure où 61% des enfants affectées par la malnutrition, se retrouvent chez des mères avec un "bas niveau" d'instruction.

La conséquence de cette malnutrition, selon les résultats de l'enquête, est 5% des enfants burundais touchés par la malnutrition aigüe manifestent un retard de croissance ; tandis que 61% des enfants de 6 à 59 mois sont atteints d'anémie, soit légère (25%), soit modérée (33%), ou alors sévère (4%).

Les résultats de l'enquête montrent par ailleurs que la majorité des femmes burundaises allaitantes respectent la recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) selon laquelle les enfants de moins de six mois doivent être allaités exclusivement par le lait maternel.

Toutefois, déplore l'enquête, la recommandation relative à l'introduction d'aliments solides de complément à partir de l'âge de six mois n'est pas encore correctement suivie par les Burundais. En effet, seulement 84% des enfants de 6 à 9 mois reçoivent, en plus du lait maternel, des aliments de complément de qualité.

Pour les enquêteurs de l'ISTEEBU, à côté de la pauvreté qui frappe "l'immense majorité" des Burundais dans la mesure où plus de 65% de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté avec un revenu de moins de 2,25 dollars par jour, s'ajoute la situation nutritionnelle des enfants, qui n'a cessé d'afficher une courbe ascendante au cours des trois dernières annnées.

Là où le bât blesse, ont souligné les enquêteurs, c'est que l'explosion de la croissance démographique burundaise de ces cinq dernières décennies, empire les choses dans la mesure où le taux de croissance démographique est toujours en déphasage avec celui du rythme de production.

Selon le rapport de suivi de la situation économique du Burundi, édition 2013, tel que publié par la Banque Mondiale, "pour parvenir à éradiquer sa pauvreté, le Burundi devra réaliser annuellement une croissance de 10% au cours de la prochaine décennie (2018-2017).