Le président du Burundi à Ouaga : Encore un merci à Blaise
Diplomatie

L’Observateur Paalga, 7 avril 2010

Blaise Compaoré accueille Pierre NkurunzizaPierre Nkurunziza, le chef de l’Etat du Burundi, est en visite au Burkina Faso, depuis hier 6 avril 2010. Il s’agit d’une “visite de travail et d’amitié, mais aussi pour remercier le président du Faso, qui s’était investi pour que le Burundi retrouve la paix”, a laissé entendre l’illustre visiteur à l’aéroport international de Ouaga.

Du reste, une présidentielle et des législatives sont prévues dans moins de 2 mois, alors que le pays est sous tension sociale et surtout militaire. A signaler qu’aujourd’hui 7 avril à 10 heures, en principe, le président burundais s’adressera aux députés à l’Assemblée nationale.

Parvenu au pouvoir en août 2005 par les urnes et grâce à son parti le CNDD-FDD, l’ex-rébellion armée hutu, Pierre Nkurunziza, a su calmer les différentes tensions qui se manifestaient de façon sporadique depuis l’assassinat de Melchior Ndadaye. Appliquant le fair-play dans la politique, pratique recommandée en sport, l’ancien maître d’éducation physique et sportive a gagné des batailles, mais n’ignore pas que la paix n’est jamais un acquis définitif. Surtout dans un pays où certaines meurtrissures ne sont pas totalement cicatrisées.

Au mois de mars dernier, il y a eu des grèves des enseignants dans le primaire et le secondaire, et il a fallu que le chef de l’Etat burundais monte lui-même au créneau pour calmer les grévistes.

Depuis décembre 2009, l’armée connaît de graves crises, ponctuées par des arrestations et des renvois, à telle enseigne que le général Germain Niyoyankana, ministre de la Défense, a évoqué l’éventualité, si cette situation perdurait, de saut “dans le gouffre” pour le Burundi.

Des tracts qui exacerbent cette tension circulent dans les casernes. Or, l’armée a toujours été au cœur de la vie politique de ce pays. Cette atmosphère délétère explique-t-elle ce séjour burkinabè du premier magistrat burundais, question de demander des conseils au docteur ès crises du Faso ?

Que nenni, a répondu Pierre Nkurunziza, qui a balayé d’un revers de main tous ces faits évoqués. Pour lui, même “aux USA, en Europe, ce sont des choses qui arrivent, encore plus dans un pays postcrise tel que le Burundi”. Et Blaise lui-même de faire allusion aux grèves qui se déroulent souvent à Ouaga, ponctué d’un rire, après la réponse de Pierre Nkurunziza.

En tout état de cause, si ce pays parvenait encore à franchir ces échéances électorales sans trop de heurts, cela signifierait que l’ancrage démocratique est en train de prendre davantage racine. Et c’est tant mieux pour ce pays abondamment arrosé, et dont les populations ne demandent qu’à gagner la lutte contre la pauvreté.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana