Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a démissionné
Afrique

@rib News, 21/11/2017 - Source Reuters

Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a finalement cédé aux multiples pressions en faveur de son retrait et a démissionné mardi, près d'une semaine après une intervention de l'armée.

Plus vieux chef de l'Etat en exercice de la planète, Robert Mugabe, 93 ans, était en résidence surveillée depuis l'intervention des militaires, mais refusait de céder le pouvoir qu'il exerçait sans partage depuis l'indépendance, en 1980. [Photo : Robert Mugabe et son épouse Grace, souvent décrite comme "la femme la plus détestée du Zimbabwe" et considérée comme celle par qui la chute est arrivée.]

A l'annonce de son départ, des milliers de Zimbabwéens sont descendus dans les rues d'Harare, la capitale, pour faire la fête et les automobilistes ont improvisé un concert de klaxons.

Certaines personnes brandissaient des photos du chef d'état-major de l'armée, le général Constantino Chiwenga, et de l'ex-vice-président Emmerson Mnangagwa, dont le limogeage, le 6 novembre, a déclenché l'intervention inédite de l'armée.

Ce dernier, comme on s'y attendait, succédera à Robert Mugabe et devrait prêter serment mercredi ou jeudi, a-t-on annoncé auprès de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.

Robert Mugabe a remis sa démission alors même que les députés engageaient une procédure de destitution contre lui et que le président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue angolais, Joao Lourenço, avaient annoncé leur venue pour mercredi à Harare afin de le convaincre d'abandonner le pouvoir.

L'armée est intervenue parce qu'elle craignait que l'épouse de Robert Mugabe, Grace, personnalité clivante et impopulaire, en raison notamment de son goût affiché pour le luxe dans un pays très pauvre, n'en profite pour succéder à son mari.

Emmerson Mnangagwa a été un homme clé de Robert Mugabe pendant des décennies. Il est accusé d'avoir participé à la répression de ceux qui contestaient l'autorité du président.

Reuters avait rapporté en septembre qu'Emmerson Mnangagwa complotait en vue de prendre la succession du vieux président avec l'appui de l'armée.

Ce complot prévoyait la mise en place d'un gouvernement d'union et de transition, avec la bénédiction de la communauté internationale, afin de permettre que le Zimbabwe se réinsère dans le concert des nations.

L'objectif essentiel était de stabiliser l'économie du pays.