Kenyatta prête serment pour un 2e mandat présidentiel au Kenya
Afrique

@rib News, 28/11/2017 - Source Reuters

 Le président kényan, Uhuru Kenyatta, la main posée sur la Bible, a prêté serment mardi pour un second mandat de cinq ans après avoir remporté l'élection présidentielle du 26 octobre, boycottée par l'opposition emmenée par Raila Odinga.

"Les élections sont maintenant derrière nous (...) Je vais consacrer mon temps et mon énergie à construire des ponts", a déclaré le président devant des dizaines de milliers de partisans enthousiastes rassemblés dans un stade de Nairobi, la capitale.

Pour effacer les divisions, a-t-il ajouté, il faut que les Kényans mettent de côté les rancoeurs du passé et respectent la loi.

L'opposition conteste le résultat de l'élection présidentielle, affirmant que le scrutin n'a pu se tenir dans des conditions justes et équitables.

Mardi, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et a tiré en l'air pour empêcher la tenue d'un rassemblement d'opposants qui voulaient rendre hommage aux morts de la période post-électorale.

Plus de 70 personnes, la plupart tuées par la police, ont péri dans les violences politiques.

"Cette élection du 26 octobre est une imposture. Nous ne la reconnaissons pas", a déclaré Odinga, debout sur le toit d'une voiture, avant que la police n'intervienne pour disperser son convoi. "Le 12 décembre, nous aurons une assemblée qui m'investira (à la présidence)", a-t-il ajouté.

Plusieurs chefs d'Etat africains ont fait le déplacement pour assister à la prestation de serment de Kenyatta. Etaient notamment présents les présidents somalien, rwandais, ougandais, sud-soudanais, éthiopien, djiboutien et zambien.

Plusieurs heures avant le début de la cérémonie, 60.000 partisans du président avaient déjà rempli le stade, certains enveloppés du drapeau rouge et jaune du parti présidentiel.

La Cour suprême kényane, qui avait décidé à la surprise générale d'invalider le premier scrutin présidentiel tenu le 8 août en raison d'irrégularités, a confirmé il y a huit jours le résultat du vote du 26 octobre, où Kenyatta a obtenu 98% des suffrages.

Raila Odinga, dirigeant de la coalition d'opposition NASA, avait alors affirmé que la décision des juges avait été rendue "sous la contrainte".

"Nous, NASA, n'avons cessé de dire avant même la décision de la Cour suprême que nous considérions ce gouvernement comme illégitime et que nous ne pouvions le reconnaître. La décision de la Cour ne change rien à cette position", avait-il dit.

Par Duncan Miriri et George Obulutsa

(Avec Katharine Houreld et Humphrey Malalo; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)