Dialogue interburundais : l'échec attendu
Politique

RFI, 08-12-2017

A Arusha (photo, centre-ville), c'est la fin de deux semaines du quatrième dialogue pour tenter de sortir ce pays de plus de deux ans de crise, due à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat. Mais ce round, présenté comme le dernier et qui s'est tenu en l'absence de l'opposition en exil, a finalement accouché d'une souris, comme l'a reconnu jeudi le facilitateur dans cette crise.

Au départ, Benjamin Mkapa avait prévu un accord de sortie de crise signé en grande pompe, devant tous les chefs d'Etat de la région, à la fin de ces deux semaines de discussions.

Mais il y a deux jours, il a dû se rendre à l'évidence, les positions étaient irréconciliables, les parties refusant même de s'asseoir ensemble. D'où sa tentative désespérée de sauver ce processus, en prenant les choses en main mercredi. Pendant 24 heures, l'ancien président tanzanien a reçu tour à tour ceux qu'il a appelés les « acteurs clés », pour tenter d'obtenir une déclaration commune. Mais là aussi, rien à faire, car la délégation gouvernementale n'entendait rien signer.

Il a finalement réuni tout ce beau monde jeudi matin, pour leur dire encore une fois sa déception, et annoncer qu'il n'y aura donc ni accord ni déclaration à la fin de ce round.

A la place, le facilitateur dans la crise burundaise va envoyer une note de synthèse au médiateur en chef, le président ougandais Yoweri Museveni, ainsi qu'au sommet des chefs d'Etat, qui vont se charger de la suite de ce dialogue.

Cette note recense les points de convergence entre les deux camps, notamment sur l'engagement de tous « vis-à-vis de l'accord de paix d'Arusha et de la Constitution en tant que fondement d'une paix, d'une sécurité et d'une stabilité durables ».

Mais aussi des points de divergence, et ils sont nombreux, notamment sur la question de la révision de la Constitution, que Bujumbura a engagée. Ce vendredi matin, chaque camp aura cinq minutes pour commenter ce texte, avant que les portes de ce sommet ne se referment sur un constat d'échec.