Burundi : Lancement officiel d’une campagne sur les réformes constitutionnelles
Politique

PANA, 12 décembre 2017

Bujumbura, Burundi  - Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza (photo), a procédé, mardi, à Gitega, Centre du pays, au lancement officiel d’une campagne nationale destinée à préparer la population au vote, par voie référendaire, d’un projet gouvernemental d’une Constitution amendée, en prélude aux élections générales de 2020, ont rapporté des correspondants de presse dans la région.

Un communiqué officiel explique que c’est « dans l’esprit de renforcer la souveraineté fondée sur les valeurs de justice, de démocratie, de pluralisme, de respect des libertés et des droits fondamentaux de l’individu, de l’unité et de solidarité nationale» que le gouvernement s’est proposé d'actualiser la Constitution post-conflit de 2005.

Le projet est néanmoins diversement apprécié, y compris au cœur même du pouvoir burundais, à en juger les dernières nouvelles faisant état de l'absence remarquée, aux cérémonies de Gitega, du premier Vice-président de l’Assemblée nationale et ancien chef de file de l’opposition, Agathon Rwasa.

Le projet de révision de la Constitution avait été l’un des points d’achoppement lors du quatrième et dernier round des pourparlers inter-burundais de paix, tenu du 27 novembre au 8 décembre, à Arusha, en Tanzanie.

La question relève de la «souveraineté nationale», avait insisté la délégation gouvernementale, face à une opposition qui trouve que le moment n’est pas opportun de réviser la Constitution, sans avoir préalablement vidé le contentieux politique autour des élections controversées de 2015.

Le contentieux est né de la candidature de l'actuel chef de l'Etat pour un troisième quinquennat, jugé contraire à la Constitution et à l'Accord d'août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale.

A travers la révision de la Constitution, le Conseil national pour la défense de l'Accord d'Arusha et l'Etat de droit (Cnared, principale plate-forme de l'opposition intérieure et en exil) y voit une volonté du chef de l'Etat actuel de se maintenir au pouvoir "jusqu'en 2034, voire 2041", ce qui serait contraire à l'esprit de l'Accord d'Arusha, un texte qui interdit plus de deux mandats d'affilée à la tête de l'Etat.

Le contenu exact du projet d'amendement de la Constitution actuelle n'est cependant pas encore connu du large public, hormis un communiqué officiel du mois d'octobre dernier qui annonçait, sans détails, que sur un total de 307 articles, 77 ont été proposés à la modification, 9 nouveaux articles ont été créés et 3 autres élagués.