Burundi : Déploiement des superviseurs du référendum constitutionnel
Politique

PANA, 26 novembre 2017

Bujumbura, Burundi - Après Bujumbura, la capitale du Burundi, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé avoir commencé, mardi, l'installation de ses démembrements à l’intérieur du pays, en prélude au référendum populaire sur une nouvelle Constitution amendée, prévu en mai prochain. [Photo : le porte-parole de la CENI, Prospère Ntahorwamiye.]

Dans la capitale, la liste déjà connue des superviseurs de la CENI comprend 5 femmes et hommes provenant de différents partis politiques, de communautés ethniques, de confessions religieuses et d’organisations de la société civile.

Selon le porte-parole de la CENI, Prospère Ntahorwamiye, le même procédé a été respecté dans le choix des membres des Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI), en cours de déploiement.

Les équilibres politico-ethniques et de genre doivent respecter le prescrit de la Constitution encore en vigueur et qui est une émanation de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale, à savoir 60% de Hutu (majoritaires) et 40% de Tutsi (minoritaires), dont au moins 30% de femmes, dans l'ensemble.

La CENI signale un contre temps du côté de l’Eglise catholique qui n’a pas présenté de candidats dans les démembrements provinciaux, la priorité ayant été donnée à la préparation des fêtes religieuses de fin d’année.

La puissante Eglise catholique avait crée un précédent, en se retirant brusquement de l’observation des élections générales de 2015.

Le processus électoral de 2015 avaient été marquées par un mouvement insurrectionnel et une tentative de putsch militaire d'opposants à la candidature de l'actuel chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, à un troisième quinquennat jugé contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha.

La campagne d’explication du contenu de la nouvelle Constitution amendée avait été lancée officiellement, le 12 décembre dernier, par le président Nkurunziza, depuis Gitega, la future capitale politique du pays.

Le Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix, la réconciliation et l’Etat de droit (Cnared) n’adhère toutefois pas à ce projet de révision de la Constitution, le jugeant «inopportun» pendant que persiste le contentieux électoral de 2015, dit-on du côté de cette principale plate-forme de l’opposition intérieure et en exil.

Par ailleurs, cette coalition hétéroclite prête l’intention au chef de l’Etat actuel de faire réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Parmi les 89 articles amendés, dans la Constitution de 2005, figure celui qui introduit le septennat présidentiel «renouvelable une fois», à la place du quinquennat classique au Burundi.

Par ailleurs, l’une des deux vice-présidences de la République saute et sera remplacée par un poste de Premier ministre aux pouvoirs élargis, toujours dans la nouvelle Constitution amendée.

«Voici le jour que vous attendiez tous avec impatience», retiendra-t-on des propos du chef de l'Etat, lors du lancement de la campagne référendaire, assortie d’une mise en garde sévère contre ceux qui voudront «saboter» la consultation populaire.

Les prochaines élections générales sont prévues normalement à l’horizon 2020 et font déjà l’objet de campagne de sensibilisation à des contributions citoyennes, sans recourir aux apports extérieurs incertains et aliénants.

Les partenaires techniques et financiers traditionnels n’avaient pas honoré leurs promesses lors des précédentes élections générales de 2015, les jugeant contraires aux normes d’équité et de transparence.