69% de femmes désintéressées par les médias au Burundi
Société

PANA, 15 janvier 2018

Bujumbura, Burundi - Soixante-neuf pour cent de femmes de 15 à 49 ans ne lisent de journal, n’écoutent de radio ou ne regardent de télévision, révèle, entre autres, la troisième enquête démographique et de santé (2016-2017) dont une copie est parvenue, lundi, à la PANA, de l’Institut des statistiques et des études économiques du Burundi (Isteebu).

Chez les hommes, 45% d’entre eux vivent déconnectés de la presse écrite, de radio et de la télévision, dans la même enquête de l’Isteebu, basée sur un échantillon de 16.620 ménages, dont 3.180, en milieu urbain, et 13.440, en milieu rural.

Le choix est pourtant varié pour ceux qui veulent s’informer au Burundi où il existe aujourd’hui 25 stations de radios, cinq télévisions et 36 titres de presse écrite, appartenant au public et au privé.

Dans le but de capter et toucher la diaspora et un plus grand nombre d’auditeurs, certains médias commencent à se déployer sur Internet.

Dans ce paysage médiatique burundais, la radio reste néanmoins le média le plus populaire, comparé à la presse écrite et télévisuelle.

Certaines études, notamment celle de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) font état de 82% des ménages burundais qui possèdent au moins un poste radio.

D'autres se rabattent sur les téléphones mobiles équipés de radios pour s'informer, y compris dans le Burundi profond où les nouvelles technologies commencent à révolutionner les mœurs.

La télévision, quant à elle, passe pour un média « élitiste », regardé essentiellement en milieu urbain, pendant que plus de 90% des 11 millions de Burundais vivent en zone rurale.

La presse écrite traîne également la réputation d’être élitiste dans un pays où plus 68% de la de la population sont analphabètes, selon la même enquête de l’Isteebu.

La crise autour des élections controversées et émaillées de violences de 2015 a néanmoins impacté considérablement les médias, particulièrement les radios et télévisions privées indépendantes dont certaines ont été obligées de fermer quand elles n’ont pas été détruites physiquement.

La radiotélévision publique est depuis en situation de quasi-monopole sur le terrain de l’information et de la communication alors qu’elle avait reculé face à l’émergence des médias privés et préférés des auditeurs et des téléspectateurs.

L’autre fait marquant de la presse nationale est que la politique occupe une place dominante dans les tranches d’informations et au niveau des magazines, ce qui n’est toujours pas du goût des consommateurs, selon une étude de l’observatoire de la presse au Burundi(Opb).