Les réfugiés burundais de Kamanyola dénoncent l'arrêt de l’aide alimentaire
Sécurité

RFI, 18-01-2018

Mouvement de protestation en RDC, de la part des réfugiés de Kamanyola qui vivent dans un camp de transit dans l'est du pays. Ces réfugiés dénoncent l'arrêt de l'assistance humanitaire du Haut-Commissariat de l'ONU. Le HCR leur avait donné jusqu'au 31 décembre pour s'enregistrer biométriquement, sous peine de ne plus être ravitaillés après cette date. La situation est donc totalement bloquée.

Les réfugiés burundais recevaient chaque semaine du HCR sept tonnes de farine de maïs, mais aussi du bois de chauffage, des haricots, de l'huile de palme et autre sel. Désormais, ils ne sont plus ravitaillés qu'en eau. Une aide qui ne devrait pas aller au-delà de fin février, selon le HCR.

Aujourd'hui, ces réfugiés sont pratiquement au bout de leurs ressources, comme témoigne Dionise Nyandwi, un de leurs représentants : « La situation est devenue vraiment catastrophique. Personne ne mange à sa faim. Pour faire la cuisine, maintenant, on se sert des branches qui soutiennent les tentes dans lesquelles nous vivons. On n’a plus rien à manger ».

Les quelque 2 600 réfugiés burundais de Kamanyola avaient également refusé tout entretien individuel. Ils se disent maintenant prêts à lâcher du lest si le HCR leur trouve des interprètes de confiance.

Mais ils persistent et signent sur la question de l'enregistrement biométrique : « La Sainte Vierge Marie est apparue et nous a interdit d’adhérer au système d’enregistrement biométrique parce que c’est conter notre foi ».

Dionise Nyandwi rappelle qu'il s'agit pour eux d'une question qui touche à leurs plus profondes convictions religieuses. Ils se disent donc prêts à sacrifier « leur vie à la Sainte Vierge », comme cela est déjà arrivé au Burundi lorsqu'une dizaine d'entre eux ont été tués par la police, ou encore récemment à Kamanyola.