Affrontements en RDC : 7.000 Congolais fuient au Burundi en trois jours
Sécurité

@rib News, 26/01/2018 – Source AFP

Près de 7.000 Congolais fuyant des combats entre l'armée et des rebelles dans la province du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont été accueillis au Burundi depuis trois jours, selon un nouveau décompte de la police burundaise vendredi.

"A 08h00, 6.692 réfugiés (sont déjà) enregistrés" à Rumonge et Nyanza-Lac, a annoncé la police dans un tweet officiel, ajoutant que "le flux des réfugiés semble tarir".

La situation sécuritaire est "inquiétante" dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, a reconnu vendredi à Kinshasa le président congolais Joseph Kabila, lors d'une conférence de presse.

Les réfugiés congolais ont pour la plupart traversé le lac Tanganyika sur des embarcations de fortune, emmenant avec eux matelas, valises, panneaux solaires, chaises ou seaux en plastique.

"Hier, tout le lac Tanganyika semblait couvert des centaines de pirogues de toutes les tailles, remplies à ras bord de réfugiés et de leurs biens, c'était très impressionnant", a expliqué à l'AFP un militant des droits de l'homme, parlant sous couvert d'anonymat.

"L'administration de Rumonge est malheureusement débordée devant un tel afflux, une partie des réfugiés ont pu passer la nuit dans une salle du Centre des métiers de Rumonge, mais d'autres ont été obligé de passer la nuit à la belle étoile", a-t-il poursuivi.

Un réfugié contacté par téléphone a décrit des "conditions de vie très difficiles" : "on n'a pas encore eu d'eau ou de nourriture pour la grande majorité, on n'a pas de toilettes".

- "Gagner la paix" -

Ni le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Burundi, ni les autorités burundaises ne voulaient s'exprimer sur ce sujet vendredi matin.

Selon des ONG locales, de nombreux bus et camions affrétés par le HCR ont passé la nuit à Rumonge vendredi matin en vue d'évacuer les premiers réfugiés congolais vers des sites de transit "où ils pourront être assisté".

"Lorsqu'il y a crépitement des balles, c'est normal que les habitants puissent fuir leur domicile", a estimé le porte-parole de l'armée congolaise dans le sud-Kivu, le capitaine Dieudonné Kasereka, interrogé par l'AFP.

L'armée congolaise mène depuis plusieurs jours une opération contre la milice des Yakutumba (du nom d'un ex-officier de l'armée congolaise passé à la rébellion) dans la région de Fizi, à proximité du lac Tanganyika.

Mercredi, deux civils ont été tués à Baraka, dans la région de Fizi, par des obus tirés par des miliciens.

Fin septembre, la milice Yakutumba avait mené une offensive contre la ville d'Uvira, dans le Sud-Kivu, entraînant une intervention de la force onusienne en RDC.

Une autre offensive est en cours dans la province voisine du Nord-Kivu contre les rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF). Ces derniers ont intensifié leurs attaques contre les civils et les positions de l'armée depuis.

Les opération en cours contre les "terroristes ADF" et les Yakutumba ont pour objectif de "gagner la paix après avoir gagner la guerre", a assuré le président Kabila.

L'Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des milices locales et étrangères se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.