Au Burundi les prix du carburant s'envolent
Economie

Deutsche Welle, 05.02.2018

Dans un contexte économique difficile depuis le début de la crise politique en 2015, le prix du carburant est récemment monté en flèche avec de fortes répercussions sur les prix des transports.

La hausse du prix du carburant est de 7,14%  par litre d’essence à la pompe. En conséquence, le coût du ticket de bus est passé de 350 à 380 francs à Bujumbura, soit une augmentation de 7%. 

La même augmentation a été répercutée dans les provinces du pays. La mesure se heurte à la situation économique précaire de la population auquel s'ajoute la rareté de la petite monnaie, source de conflits entre les transporteurs et les clients. 

C’est du moins ce qu’explique Charles Ntirampeba, le secrétaire général de l’Association des transporteurs du Burundi. "Parfois, les gens se plaignent du fait qu'ils n'ont pas  les moyens de payer cette augmentation. Du côté du transporteur, le prix n'a pas été augmenté de façon spectaculaire. On recommande aux convoyeurs et aux chauffeurs de respecter scrupuleusement le prix qui à été fixé par le gouvernement. Et de faire tout leur possible pour avoir des petites coupures même s'il y a une carence sur terrain."  

La hausse du prix du carburant pèse lourdement sur les ménages. Une décision qui profite au gouvernement mais accroit la pression sur la population. 

"Le consommateur aujourd’hui est soumis à beaucoup d’obligations qui lui demandent de faire des efforts pour arriver à tout payer. Il y a aujourd'hui beaucoup de contributions. Il y a les contributions pour les élections, les frais scolaires, cette hausse du ticket de transport, l’impôt foncier. Pour les fonctionnaires il y a d'autres sortes d’impôts et de retenues sur salaire. Ce qui veut dire qu’une étude urgente s’impose pour finalement voir ce qu'il reste pour le consommateur burundais après avoir tout payer, pour s'assurer en fin de compte qu'il pourra vivre décemment" déplore  Noël Nkurunziza, le président de l'Association burundaise des consommateurs.

Cette association estime que la hausse des prix devrait être au menu de consultations entre les partenaires. Celle-ci dénonce le fait que la baisse du prix du baril sur le marché international ne profite jamais au consommateur burundais qui, en revanche, subit les conséquences quand le prix augmente. 

Qui plus est, malgré la hausse du prix du carburant à la pompe, sa disponibilité n’est pas toujours assurée et des pénuries continuent à se produire.