Burundi : situation critique pour 430.000 réfugiés burundais
Sécurité

La Libre Belgique, 8 février 2018

Le Haut commissariat aux Réfugiés de l’Onu (HCR) a lancé cette semaine un appel pressant aux donateurs, en faveur des 430.000 Burundais qui ont fui les violences du régime de Pierre Nkurunziza depuis avril 2015. Le HCR s’attend à ce que ce nombre augmente de 50.000 personnes en 2018 – un démenti cinglant à la propagande de Bujumbura qui assure que les réfugiés rentrent au pays. [Photo : Des refugies burundais arrivant au-Rwanda]

Selon le HCR, la crise des réfugiés burundais est l’une « des plus oubliées au monde », près de trois ans après ses débuts. L’annonce, en avril 2015, par le président Nkurunziza, à la tête de l’Etat depuis 2005, qu’il chercherait à obtenir un troisième mandat présidentiel malgré la défense expresse de l’Accord de paix d’Arusha, avait mis le feux aux poudres. La violence de la répression des protestataires par l’armée, la police et la milice du parti présidentiel Imbonerakure a plongé le pays dans une grave crise politique, sociale et économique. Malgré ses efforts en ce sens, le régime n’est cependant pas parvenu à relancer le conflit ethnique Hutus-Tutsis.

Rations alimentaires réduites

Les pays voisins ont reçu la majeure part des réfugiés: 254.000 en Tanzanie (où le Président, toutefois, exerce de fortes pressions pour qu’ils repartent au Burundi); 89.000 au Rwanda; 44.000 en République démocratique du Congo (où ils sont menacés par des combats entre armée et rébellion des Maï Maï Yakutumba, dans la région d’Uvira, au Sud-Kivu, voisin du Burundi); 40.000 en Ouganda; plusieurs milliers au Kenya, en Zambie, au Mozambique, au Malawi et en Afrique du Sud.

Mais les rations alimentaires ont été réduites dans plusieurs camps de réfugiés burundais, faute de financement de l’aide: seuls 21% des fonds requis sont arrivés, selon le HCR. Ce dernier est maintenant à la recherche de 391 millions de dollars pour les assister.

MFC