Au Burundi, début des enregistrements pour les élections sans euphorie
Politique

Deutsche Welle, 09.02.2018

Les neufs jours d'enregistrement des électeurs pour le référendum de mai prochain et les élections générales de 2020 ont commencé ce jeudi au Burundi. Un début sans mobilisation massive et critiqué par l'opposition.

Au Burundi, l'enregistrement des électeurs pour le référendum constitutionnel de mai et les élections générales de 2020 a débuté ce jeudi 8 février. Mais au premier jour de l'opération, les électeurs ne se sont pas précipités pas dans les centres d'enregistrement. Cette opération qui va durer neuf jours au total est en plus toujours critiquée par l'opposition. Le pouvoir en revanche invite les Burundais à y participer massivement.

Pourtant ce jeudi, dans certains centres, les agents recenseurs se sont même ennuyés. Au nord de Bujumbura, beaucoup d'électeurs interrogés évitent de s'exprimer sur l'opération. Mais certains, comme Hermès Nyamiye, croient qu'il faut se faire enregistrer mais dans le respect des principes démocratiques. "Nous sommes en démocratie. En démocratie chacun décide, chacun peut faire ce qu'il veut tout en respectant la loi", dit-il. "Je crois que se faire enregistrer et participer aux élections c'est le devoir du citoyen. C'est à dire que chacun peut faire ce qu'il veut tout en respectant les principes généraux qui régissent le pays", estime Hermès Nyamine.

Arrestations d'opposants

Au lancement de la campagne référendaire à la fin de l'année dernière, le chef de l'Etat avait lancé une mise en garde indiquant que s'opposer au projet c'était franchir la ligne rouge. Depuis, les préparatifs ont été mouvementés avec l'arrestation de plusieurs dizaines d'opposants.

Le référendum devrait être conduit de manière démocratique et ce n'est pas le cas, explique Pierre-Célestin Ndikumana, député de l'opposition. "Si on dit référendum, on demande à la population d'approuver ou de désapprouver, c'est vraiment démocratique. Si quelqu'un ne se sent pas à l'aise avec cette nouvelle constitution, il a le droit de dire non, c'est de son droit", martéle-t-il. "Sinon, ce qui est en train de se faire aujourd'hui, c'est comme si on canalisait les gens sur une même ligne du parti au pouvoir."

Les réfugiés pas concernés

Au centre de la capitale, l'affluence des électeurs s'est renforcée à la mi-journée autour du premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, qui s'est présenté à Nyakabiga, sa zone natale, pour se faire enregistrer. Gaston Sindimwo invite tous les citoyens à y participer. "Nous venons pour acheter un ticket qui nous permettra d'aller à la compétition. Nous demandons au peuple burundais et aux partis politiques de se faire enregistrer afin d'avoir l'autorisation de participer aux compétitions qui viendront demain". 

L'enregistrement des électeurs se déroule également à l'étranger dans les ambassades du Burundi. Toutefois, les réfugiés burundais ne sont pas concernés.