Sit-in des producteurs de café à Bujumbura |
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PANA, 06/08/2008 Bujumbura, Burundi - La Confédération nationale des associations de caféiculteurs du Burundi (CNAC) a organisé, mercredi, un sit-in à Bujumbura pour protester contre la fixation officielle des prix au producteur, sans consultations préalables avec les premiers concernés. Le président de la CNAC, Macaire Ntirandekura, a fait savoir à la presse que son organisation en voulait particulièrement à l'Office du café du Burundi (OCIBU, étatique) qui a fixé, pour cette année encore, les prix de vente au producteur en concertation avec les seuls acheteurs grossistes. "C'est notre café et nous voulons avoir voix au chapitre", a-t-il dit, résumant ainsi la principale raison du mécontentement des paysans caféiculteurs burundais. La culture du café fait vivre au Burundi plus de 750.000 ménages et rapporte au pays l'essentiel des devises fortes à l'exportation, selon les statistiques de la CNAC. Les caprices du climat, le mauvais entretien des champs, ou alors la démotivation des producteurs mal rémunérés, sont autant de facteurs qui font que cette culture industrielle exigeante alterne souvent de bonnes et mauvaises récoltes. Cette année, l'OCIBU table sur une bonne récolte de quelque 30.000 tonnes de café marchand, contre moins de 10.000 la saison précédente. Le prix au producteur reste dans l'ensemble bas aux yeux de la CENAC, même s'il a connu une légère hausse cette saison, passant de 250 à 300 Francs burundais (un dollar = 1.190 Francs BU) pour un kilo de café cerise dans la nouvelle structure de l'OCIBU. Le prix d'un kilo de café séché et traité, de son côté, est passé de 920 à 1.300 Francs burundais. Les prix localement bas poussent parfois certains producteurs à écouler clandestinement leurs graines de café sur les marchés plus rémunérateurs des pays voisins. Pour préserver de la fraude cette principale richesse nationale, le gouvernement a décidé de donner, chaque fois, au dénonciateur, 40% du coût total des quantités saisies à la frontière. |