Bujumbura "applaudit" la naturalisation tanzanienne pour des réfugiés burundais
Société

@rib News, 19/04/2010 – Source AFP

Nahayo ImmaculéeLe gouvernement burundais a "applaudi" lundi le geste "historique et formidable" de la Tanzanie qui a accordé la semaine passée la nationalité à 162.000 Burundais réfugiés dans ce pays depuis près de quarante ans.

"C'est vraiment historique, car c'est pour la première fois au monde qu'un pays accorde la nationalité à 162.000 réfugiés d'un coup, c'est quelque chose de très satisfaisant que nous devons applaudir", a déclaré la ministre burundaise en charge du rapatriement des réfugiés, Immaculée Nahayo.

La Tanzanie "a accueilli des centaines de milliers de réfugiés Burundais depuis les années 1960 à nos jours et, en même temps, ce pays a pu satisfaire le souhait de ces réfugiés qui ont acquis la culture et la mentalité tanzanienne, (...) c'est un geste et une décision formidable qu'il faut applaudir", a insisté Mme Nahayo.

Vendredi, le Haut commissariat des Nations Unies (HCR) a annoncé que la Tanzanie avait naturalisé 162.000 Burundais et leurs descendants qui s'étaient réfugiés dans ce pays depuis 1972, saluant un geste "généreux".

La Tanzanie a accueilli l'une des communautés de réfugiés les plus nombreuses d'Afrique dont plus de 700.000 réfugiés burundais au début des années 2000 qui fuyaient les différents conflits interethniques qui ont émaillé les 40 dernières années du Burundi.

En 2008, le gouvernement tanzanien avait proposé aux Burundais arrivés en 1972 de choisir entre un rapatriement ou une naturalisation. Quelque 54.000 d'entre eux ont alors opté pour un retour dans leur pays d'origine.

"Depuis 2002, le Burundi a accueilli près de 500.000 Burundais qui s'étaient réfugiés en Tanzanie (...)", a expliqué Mme Nahayo.

35.000 réfugiés ayant fui en 1993 ont cependant refusé jusqu'ici d'être rapatriés au Burundi car "ils nourrissent le faux espoir d'être réinstallés aux USA, au Canada ou en Europe", a-t-elle confirmé.

La décision de la Tanzanie est "un geste qui va soulager le Burundi car (...) malgré les efforts du gouvernement, il y a beaucoup de conflits fonciers, des conflits relatifs aux biens laissés par ces rapatriés", a-t-elle ajouté.

Le Burundi sort de 13 ans de guerre civile qui ont ruiné son économie.