Bujumbura se veut moins alarmiste après une attaque de ses troupes en Somalie
Sécurité

PANA, 04 mars 2018

Burundi : Plus de peur que de mal au lendemain d’une attaque d’El Shebaab contre un contingent burundais de l’AMISOM

Bujumbura, Burundi - Le bilan provisoire de la Force de défense nationale et des anciens combattants (FDNAC) se stabilisait samedi à trois morts, sept blessés et quatre disparus au lendemain d’une attaque que d'autres sources indépendantes donnaient plus meurtrière de la part du groupe terroriste d’El Shebaab (photo) contre un contingent de militaires burundais évoluant au sein de la Mission africaine de maintien de la paix en Somalie (AMISOM).

Des analystes à Bujumbura parlent plutôt d’une attaque «opportuniste et de publicité» pour le mouvement islamiste qui a choisi de frapper un coup le même jour où se tenait un sommet régional centré sur le désengagement des troupes de l’AMISOM  pour laisser la place à une nouvelle armée nationale somalienne en gestation.

Concernant le projet de désengagement des troupes de l’AMISOM, il est prévu, dans un premier temps, le départ de 1.000 soldats de la paix, puis le départ de tous les contingents de 22.000 hommes, d'ici à la fin 2020.

Des sources proches du Sommet de Kampala, la capitale ougandaise, indiquent que les chefs d’Etat présents ont marqué une minute de silence en la mémoire des victimes burundaises de l’attaque terroriste.

Les réseaux sociaux avaient été plus alarmistes dans la fraîcheur de l’attaque, en alertant sur un possible "carnage" contre un convoi d'une trentaine de véhicules, avec à bord, plusieurs militaires burundais.

Les mêmes réseaux ont rivalisé d’images impressionnantes de dégâts sur les véhicules blindés qui ne transportaient finalement que 49 militaires burundais à destination de Jowhar, à une centaine de kilomètres de Mogadiscio, pour une mission de ravitaillement de leurs compagnons d’armes, a précisé le porte-parole de la FDNAC, le colonel Gaspard Baratuza.

Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, qui s’est fait représenter au sommet de Kampala par le premier vice-président, Gaston Sindimwo, a, de son côté, envoyé un message de sympathie aux familles des victimes et aux « braves fils du Burundi » qui ont été la cible d’une attaque «ignoble».

«Nous sommes unis dans la douleur avec les familles éprouvées et cette tentative d’intimidation ne saurait nous faire renoncer à notre engagement contre le terrorisme», promet le message.

Le Burundi dispose de quelque 5.400 militaires au sein de la plus grande Mission africaine de maintien de la paix sur le continent, forte de 22.000 soldats de la paix qui viennent aussi de l’Ouganda, du Kenya, d’Ethiopie et de Djibouti.

L'attentat spectaculaire et mémorable de septembre 2009 avait coûté la vie, dans la base abritant le quartier général de la mission, à quatorze personnes, civiles et militaires, dont le commandant en chef adjoint de l'AMISOM, le général burundais, Juvénal Niyoyunguruza.

L'AMISOM est une création du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine en 2007 pour un mandat initial de six mois qui a depuis été prolongé à maintes reprises.