La Commission d'enquête de l'ONU sur Burundi entendue mardi à Genève
Droits de l'Homme

@rib News, 13/03/2018 – Source Swissinfo

Les enquêteurs sur le Burundi ciblent des abus avant le référendum

Les opposants au référendum prévu en mai au Burundi font l'objet d'arrestations et d'exécutions sommaires, selon les indications reçues par la Commission d'enquête indépendante de l'ONU sur ce pays. Elle a mentionné mardi à Genève plusieurs violations récentes. [Photo : les trois membres de la Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi mardi devant le Conseil à Genève.]

Son président Doudou Diene a dénoncé notamment devant le Conseil des droits de l'homme des arrestations et détentions arbitraires, de la torture, des disparitions et des abus du droit à un procès équitable. Une situation similaire à celle observée l'année dernière, a-t-il relevé.

De nombreuses personnes ont dit avoir été harcelées ou victimes de violences parce qu'elles sont soupçonnées de vouloir voter non ou de refuser de s'enrôler sur les listes électorales pour le scrutin. Certaines font aussi état d'une multiplication des contributions demandées à la population, parfois contraintes, par les fonctionnaires et les milices.

Plus de 5 millions de Burundais, soit plus qu'attendu, se sont inscrits sur les listes électorales pour ce référendum. Ce scrutin constitutionnel controversé permettrait au président Pierre Nkurunziza de briguer dès 2020 deux mandats de sept ans.

Les violences liées au contexte électoral en 2015 au Burundi auraient fait au moins 1200 tués et plus de 400'000 réfugiés, selon la Cour pénale internationale (CPI). Lancée en septembre 2016 et prolongée en septembre dernier, la Commission d'enquête sur le Burundi avait dit il y a quelques mois que "la plupart" des violences observées équivalent à des crimes contre l'humanité.

Elle doit rendre un nouveau rapport au Conseil des droits de l'homme dans six mois. Selon l'ONU, un tiers de la population du Burundi aura besoin d'une assistance humanitaire en 2018 soit une augmentation de 20% sur un an. Plus de 180'000 personnes ont elles été déplacées dans ce pays.