Titre présidentiel burundais : La presse africaine s'en donne à cœur joie
Politique

Cameroonvoice, 14/03/2018

Burundi : Et si Nkurunziza postulait aussi au titre de "pape du ridicule" !

Voilà un dirigeant africain qui ne manque pas d'air, et dont les extravagances vont  faire jouir de plaisir tous les chantres viscéraux de "la spécificité africaine de la démocratie" et de la non-ingérence des "droits-de-l'hommistes" et autres donneurs de leçons occidentaux dans les affaires intérieures de l'Afrique.

Un temps, il passe outre la Constitution de son pays et les accords d'Arusha qui proscrivent un troisième mandat, et sans même se donner la peine d'amender ladite Constitution -est-ce qu'il vous prie ?-, se fait réélire justement pour un troisième mandat en marchant sur les cadavres de ses compatriotes qui ont osé protester contre la confiscation par lui du pouvoir ; un autre temps l'adepte des sectes néo pentecôtistes qu'il est, affirme la main sur le cœur  qu'il a été choisi par Dieu pour gouverner le Burundi, mais ne dit quand et comment il a rencontré Dieu. 

Puis, fringant footballeur devant Dieu et les hommes, cet homme d'Etat qui doit venir du fond des âges institue un extraordinaire règlement du jeu qui stipule que lorsqu'il est sur l'aire de jeu, les joueurs de l'équipe adverse ne doivent ni le contrer, ni l'approcher sur une distance de trois mètres à la ronde. 

C'est encore lui qui va décider d'un référendum en vue de modifier la Constitution pour lui permettre de briguer deux autres mandats de 7 ans à partir de 2020, mais fait arrêter tous ceux qui osent faire campagne pour le vote du "non" lors du scrutin référendaire, alors que le principe essentiel et inaliénable d'un référendum est la possibilité pour les votants de répondre par « oui » ou par « non ».

Et maintenant, comme s'il n'en avait pas assez de la bêtise la plus actions saumâtre, le mortel se fait proclamer "Guide suprême E-TER-NEL" de son parti. Sans plus.

En attendant la prochaine excentricité du mégalo-mythomane de Bujumbura qui consistera probablement à se décréter "dieu du Burundi", il convient de lui suggérer de revisiter l'histoire plus ou moins récente de certains de ses ex-homologues (Mobutu, Ben Ali, Mubarak, Compaoré, Mugabe, Zuma...) qui ont tous été reniés par leurs "partisans" une fois que le pouvoir leur a filé entre les doigts, et ce quelques temps seulement après que ces derniers venaient de les louer pour la "légitimité populaire" conférée à leurs régimes par des scores électoraux (staliniens) "sortis des urnes ».

Le nabab burundais qui montre ainsi qu'il ne sera jamais en retard d'un excès, devrait peut-être se faire expliquer par quelqu'un de moins obtus, ces célèbres mots de l'homme d'Etat américain Abraham Lincoln: «On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps.».

En attendant, puisqu'il affectionne les titres pompeux, pourquoi ne pas créer un titre  de chef des chefs d'Etats les plus mentalement dérangés d'Afrique, et lui en confier la chefferie à vie, et l'appeler désormais "le roi Nkurunziza 1er-l'Unique" ?!

Ndam Njoya Nzoméné