Burundi : indignation face au comportement sexuel de certains enseignants
Droits de l'Homme

@rib News, 14/03/2018 – Source Xinhua

Burundi : une ONG féminine dénonce "l'amplification de la dépravation des bonnes mœurs"

La secrétaire générale du Forum National des Femmes, une ONG féminine burundaise, Jeanne Mpfayoguhora (photo), s'est déclarée mercredi "indignée par l'amplification de la dépravation des bonnes mœurs" au Burundi.

Dans un communiqué de presse publié mercredi à Bujumbura, Mme Mpfayoguhora a fustigé la généralisation de ce qu'elle qualifié de "cas flagrants d'ignominies" récemment relevés en ce qui concerne le comportement sexuel de certains enseignants du cursus scolaire burundais.

"Nous nous inscrivons en faux contre des comportements irresponsables récents rapportés par ici par là au sein des établissements scolaires du Burundi où des enseignants ont engrossé leurs éduquées", a-t-elle précisé.

Sur ce, Mme Mpfayokurera a pointé du doigt un cas survenu mardi dans un établissement d'enseignement secondaire dans la province de Gitega (centre), où un enseignant a tué une élève fille qu'il avait engrossée, avant de jeter le cadavre dans une rivière située dans les environs du lieu du crime.

Elle a dénoncé également un cas survenu le 9 mars dernier dans la province de Ngozi (nord) où un père a été appréhendé par les instances policières locales pour avoir commis une infraction "d'inceste" via le viol de ses trois filles.

"Ce déviant a engrossé l'une d'entre-elles, tué le nouveau-né et son corps jeté au chien", a-t-elle déploré.

Suite à l'amplification de ce phénomène qu'elle a qualifié de "barbarie", Mme Mpfayoguhora a appelé les autorités burundaises habilitées à mettre en place des sanctions "exemplaires et dissuasives" contre les auteurs de la dépravation de bonnes mœurs au Burundi.

Pour apporter sa pierre à l'édifice dans la lutte contre le phénomène de "grossesses récurrentes en milieu scolaire", des sénateurs du Burundi ont effectué l'année passée des déplacements dans les provinces de l'intérieur du pays, pour mobiliser la population burundaise "d'agir en synergie" pour mettre fin à ce phénomène.

Mme Mpfaguhora a indiqué également qu'une étude récente effectuée sur la question sexuelle au Burundi, a montré que 11% des adolescentes burundaises situées dans la tranche de 15 à 19 ans, ont déjà commencé leur vie procréative, et que 7% d'entre elles ont déjà eu au moins un enfant. La majorité de ces adolescentes, a-t-elle ajouté, sont "toujours sur le banc de l'école".

Selon les données de l'Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), les cas de grossesses en milieu scolaire burundais se chiffraient à 2.355 cas en 2015.