Un sommet de l'UA paraphe à Kigali l'accord de libre-échange en Afrique
Afrique

PANA, 21 mars 2018

Kigali, Rwanda - L'embarquement de l'Afrique sur le libre-échange et la libre circulation promet la prospérité pour tous les Africains, du fait que le continent va désormais donner la priorité à la production de biens et services à valeur ajoutée qui sont "Made in Africa", a déclaré le président rwandais, Paul Kagame (photo), au moment où les dirigeants africains ont convergé vers la capitale de son pays pour parapher l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

L'événement a été la dixième session extraordinaire de l'Assemblée de l'Union africaine, à laquelle ont participé plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président Cyril Ramaphosa qui a pris part au sommet pour la première fois en tant que dirigeant de l'Afrique du Sud.

"Ce n'est pas juste une cérémonie de signature. Les délibérations d'aujourd'hui sont d'une importance cruciale car nous tracerons les prochaines étapes de notre voyage vers l'Afrique que nous voulons ", a déclaré le Président Kagame dans son allocution d'ouverture du sommet sur la ZLECA.

"Ce qui est en jeu, c'est la dignité et le bien-être des agriculteurs, des travailleurs et des entrepreneurs africains, en particulier des femmes et des jeunes", a-t-il déclaré. "Les avantages que nous retirons en créant un marché africain profiteront également à nos partenaires commerciaux dans le monde entier, et c'est une bonne chose".

Avec la zone de libre-échange continentale en activité, M. Kagame a expliqué que les pays africains seront mieux à même de tirer parti de leur force et de leur unité croissante pour garantir les intérêts légitimes de l'Afrique sur la scène internationale.

L'ordre du jour d'une journée était d'adopter l'accord établissant la zone continentale de libre-échange africaine, ainsi que le protocole sur la libre circulation des personnes et la déclaration de Kigali, qui exprime l'unité des Etats membres de l'UA pour faire avancer le continent.

Le Président Kagame a félicité le Président Mahamadou Issoufou du Niger pour avoir dirigé le processus de la zone de libre-échange continentale.

Il a déclaré que la création de la ZLECA est l'aboutissement d'une vision énoncée il y a près de 40 ans dans le Plan d'action de Lagos, adoptée par les chefs d'Etat en 1980. Cette initiative a conduit directement au Traité d'Abuja instituant la Communauté économique africaine en 1991.

Par ailleurs, le président de la Commission de l'Union africaine (CUA), M. Moussa Faki Mahamat, a attiré l'attention du Sommet sur le fait que «le monde change et change à grande vitesse. La concurrence internationale est féroce. Cela ne laisse aucune place aux faibles".

"L'intégration économique répond donc non seulement aux aspirations nées du panafricanisme, mais aussi à un impératif pratique lié à la viabilité économique du continent", a déclaré M. Mahamat, exhortant les dirigeants de l'UA "à réaliser l'aspiration de nos peuples à l'intégration et à l'unité".

Il a appelé le Sommet à renforcer la confiance des peuples africains dans leur Union et sa capacité à réaliser leurs aspirations. "Cela doit confondre ceux qui, hors d'Afrique, continuent de penser, avec une condescendance à peine dissimulée, que nos décisions ne se concrétiseront jamais", a-t-il déclaré.

Le chef de la commission de l'UA a souligné qu'il était évident que dans un processus aussi compliqué que celui-ci, le compromis est un principe dont tout le monde doit être imprégné.

"Au-delà des débats sur ce que certains pays pourraient gagner ou perdre à court terme, la vérité, statistiquement établie, est que chacun de nos Etats membres et le continent dans son ensemble bénéficieront immensément de la création de la zone de libre-échange", a-t-il souligné.

"L'Afrique a aujourd'hui l'opportunité de transformer son potentiel en réalité et de traduire en actes les aspirations contenues dans l'Agenda 2063 de l'UA", a déclaré Mahamat, avertissant que le temps présent n'était plus à l'hésitation.