Commémoration de "crises sanglantes" sur "fonds de clivages et de divisions"
Société

@rib News, 25/03/2018 – Source Xinhua

Les Burundais appelés à commémorer les événements tragiques du passé "sans partisannerie ni populisme"

La Commission Vérité et Réconciliation du Burundi (CVR/Burundi) a exhorté samedi ses compatriotes à commémorer les événements tragiques du passé "sans partisannerie ni populisme". [Photos : Mgr Jean-Louis Nahimana, président de la CVR du Burundi.]

A l'occasion de la Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l'Homme et la dignité des victimes, qui est célébrée depuis huit ans à la date du 24 mars, le président de la CVR/Burundi, Mgr Jean-Louis Nahimana, a regretté le fait que depuis quelques années, des Burundais commémoraient sur "fonds de clivages et de divisions" les anniversaires de "crises sanglantes".

Dans l'histoire, le Burundi a été surtout ravagé par la guerre civile du 29 avril 1972, ainsi que celle du 21 octobre 1993 déclenchée par l'assassinat de Melchior Ndadaye, premier président burundais démocratiquement élu le 1er juin 1993.

Au nom des onze commissaires de la CVR/Burundi, Mgr Nahimana a révélé que les crises du passé survenues du 1er juillet 1962 au 4 décembre 2008 ont fait plus de 500.000 personnes assassinées et 2.600 fosses communes où ont été "jetées" des victimes de ces crises, avec plus de 9.300 auteurs présumés des tueries.

Il a donc appelé ses compatriotes à commémorer les événements tragiques du passé "avec pudeur, mesure et empathie", afin que les Burundais y participent "avec solidarité et sans clivage", "du fait de sa seule identité".

Mgr Nahimana a aussi saisi l'occasion pour annoncer que dans quelques semaines, la CVR/Burundi ouvrirait "la phase cruciale des auditions publiques" de victimes, témoins et accusés.

La CVR/Burundi, a-t-il expliqué, envisage d'amorcer cette phase par des dossiers emblématiques, choisis tant pour "leur charge en crimes représentatifs des plus graves" subis par tous les principaux groupes ethniques et perpétrés issus de ces derniers.

Mgr Nahimana a demandé aux partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi d'apporter un soutien "franc, tant moral que technique et financier" à la CVR/Burundi.