Gitega, future capitale politique du Burundi ?
Politique

Deutsche Welle, 03.04.2018

Au Burundi, la ville de Gitega semble bien se muer peu à peu en nouvelle capitale politique du pays, même si le président Nkurunziza, qui y séjourne de façon permanente, n'a jamais employé officiellement ce terme.

Située à une centaine de kilomètres à l’est de Bujumbura, Gitega est l'une des trois provinces qui disposent déjà de palais présidentiels. En effet, elle était la capitale du Burundi sous la période coloniale.

Les préparatifs avancent, les jeunes espèrent que cela favorisera l'essor de leur région et les aidera à sortir du chômage, tandis que les commerçants s'attendent à l’épanouissement de leur business.

Avec sa superficie de 1 980 kilomètres carrés, Gitega est jusqu'ici la ville-mère du tambour, symbole du pouvoir dans la culture burundaise. Qu'elle devienne la capitale politique du pays devrait être bénéfique pour ses habitants.

Un taux de chômage qui affecte principalement les jeunes

"C'est une province de paix, la sécurité règne un peu partout. C'est une province qui figure parmi les plus denses du pays. Nous y comptons d'ailleurs un dixième de la population du pays. Nous vivons de l'agriculture, de l’élevage mais aussi du commerce.  Au niveau de l’administration, nous sommes en train de mettre les gens ensemble : les agriculteurs, les éleveurs et les commerçants. Je pense qu'ils vont s'organiser pour que cette capitale politique leur soit bénéfique ainsi que pour la nation et  toute la population," explique Gérard Nibigira, le conseiller principal du gouverneur de la province de Gitgea.

Avec sa densité de la population estimée à 460 habitants par kilomètre carré, la province connaît un taux de chômage élevé qui frappe majoritairement les jeunes. La capitale politique redonne l’espoir aux jeunes en matière d'emploi.

Espoir pour un essort économique et  une création d'emploi

 "Je trouve qu'il y a beaucoup d'avantages de recevoir Gitega comme la capitale politique du pays. Il y aura sans doute des emplois qui vont naître. Au niveau de la civilisation, si la population est civilisée, le développement suit sans doute. Les jeunes chômeurs vont en profiter parce que si on est civilisé, on est à mesure de savoir comment se créer l'emploi," explique Evode Nintunze, âgé de 27 ans, natif de la province Gitega et en quête d'emploi.   

En attente d'une nomination effective au rang de capitale politique

Gitega connait un nombre important d'hommes d'affaires depuis des années, surtout dans le chef-lieu de la province. Lambert Ndayishemeze et Roger Nduwimana sont des boutiquiers rencontrés au marché central de Gitega. Devant leurs magasins de produits de maquillage, ils espèrent beaucoup de cette nouvelle capitale politique.  "On ne pourra pas se développer au même titre que ceux de Bujumbura. Mais ils amèneront de l'argent, on aura plus de clientèle que d’habitude parce qu'ils auront besoin d'acheter nos articles."

"Les chemins et les frontières seront ouverts. Il y aura la fluidité des marchandises. On pourra s'approvisionner très facilement en articles et autres biens importés de l’étranger" expliquent tour à tour les deux hommes.

Un immeuble de 18 étages sera érigé à Gitega pour symboliser les 18 provinces du pays. La construction des maisons en étages et la propreté sont plus que jamais les priorités au centre de Gitega, avant son ascension effective en capitale politique du Burundi.