Expulsion de réfugiés : Bujumbura y voit une "tentative de déstabilisation"
Sécurité

@rib News, 05/04/2018 – Source Xinhua

Le gouvernement burundais condamne une nouvelle tentative de déstabilisation de la part du Rwanda

Avec le retour dimanche dernier de 1.604 demandeurs d'asile au Rwanda, le gouvernement de la République du Burundi a condamné mercredi une nouvelle tentative de déstabilisation de la part des autorités rwandaises, accusées de retenir de force certains Burundais pour des raisons non encore élucidées.

"Le gouvernement du Burundi condamne avec énergie cette nouvelle tentative d'actions déstabilisatrices par le Rwanda par l'exploitation abusive des conditions de vulnérabilité des réfugiés en enrôlant leurs jeunes dans des activités criminelles", a déclaré Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, dans un communiqué lu sur les ondes de la radiotélévision nationale du Burundi.

Alors que les autorités rwandaises affirment avoir refoulé ces Burundais demandeurs d'asile pour avoir refusé de se faire enregistrer, le gouvernement du Burundi trouve que cette justification est bel et bien un prétexte.

"La thèse officielle avancée par les autorités rwandaises de refus de la part de ce groupe de réfugiés de se faire enregistrer pour justifier leur refoulement n'est pas fondée. Il ne s'agit que d'un prétexte, puisque les hommes solides et les jeunes triés du groupe qu'on a essayés de retenir de force n'avaient pas renoncé à leurs croyances", a souligné M. Nzobonariba.

Ces demandeurs d'asile burundais sont tous des adeptes d'une religieuse burundaise dénommée Euzébie, qui prétend être une prophétesse.

Il y a quatre ans, le gouvernement du Burundi avait enregistré leur départ vers la République démocratique du Congo, plus précisément à Kamanyola, où ils se sont installés avant d'aller demander l'asile au Rwanda suite à une confrontation meurtrière avec les forces de l'ordre congolaises due à un comportement étrange de ces adeptes suite à leur croyance.

Le Rwanda a toujours été accusé par les autorités burundaises d'héberger "une partie des putschistes du mois de mai 2015 et les terroristes qui ont endeuillé le Burundi lors des violences qui ont accompagné l'insurrection de 2015".