Fin de la campagne pour le référendum au Burundi dans un contexte tendu
Politique

Deutsche Welle, 15.05.2018

Le référendum constitutionnel aura lieu ce jeudi. Le parti au pouvoir se dit satisfait mais l'opposition dénonce toujours un climat de peur.

Clôture ce 14 mai de la campagne pour le référendum constitutionnel au Burundi. Le parti au pouvoir s'est déclaré satisfait de son bon déroulement tandis que l'opposition a dénoncé un "climat de peur". [Photo : Campagne de la coalition de l'opposition "Mizero y'abarundi.]

Chacun des deux camps s'est néanmoins engagé à respecter la victoire au terme du référendum prévu jeudi. Il pourrait permettre au président Pierre Nkunrunziza de briguer deux nouveaux mandats, et de rester au pouvoir jusqu'en 2034.

"Bon climat"

Le président de l'Onelop-Burundi, Gilbert Becaud prône lui le Oui au vote référendaire et parle d'un "bon climat". "Il y a vraiment un pas de géant dans la compréhension des différentes organisations politiques", estime-t-il. "Ils sont en train de mener une politique de compétition, la population écoute tout le monde. Nous constatons qu'il y a une grande compréhension de la démocratie aujourd'hui." 

Gérard Hakizimana est lui militant du parti présidentiel et favorable à la révision constitutionnelle. Il dit avoir apprécié le déroulement de la campagne électorale pour le référendum du 17 mai qui touche à sa fin mais dénonce la manipulation politique dont seraient victimes les jeunes. "Il n'y a pas eu de violation des droits humains, nous l'avons constaté. Mais nous conseillons aux jeunes surtout de ne pas céder à la manipulation politicienne." Et de mettre en garde les jeunes : "Qu'ils restent sereins afin de se méfier des politiciens qui recherchent avant tout leurs intérêts."

Intidimations et emprisonnements

Opposés au referendum, la coalition Amizero y'Abarundi et le parti Front pour la démocratie du Burundi (Frodebu) ont clôturé la campagne référendaire au centre du pays. Pour eux, la campagne a été émaillée d'irrégularités. Ce que déplore Phenias Nigaba, qui a appelé les Burundais à voter contre la révision constitutionnelle. "Il y avait d'abord la peur panique au sein de la population mais une bonne partie s'est tout de même décidée à participer aux meetings", assure le porte-parole du parti Frodebu. "L'administration a été hostile". Il dénonce d'intimidations et d'emprisonnements de membres d'Amizero y'Abarundi "Ceux qui soutenaient le Non ont eu beaucoup de problèmes. Malgré cela, nous nous réjouissons du pas déjà franchi car notre objectif à été atteint."

La Commission électorale nationale indépendante a clôturé, ce dimanche 13 mai, la distribution des cartes d'électeurs. Les gens sont prêts au vote mais certains redoutent la dégradation de l'état sécuritaire suite au massacre de 26 personnes à l'ouest du pays. De son côté le gouvernement assure que la sécurité sera assurée pour le bon déroulement des élections.