La réforme constitutionnelle adoptée au Burundi
Politique

@rib News, 21/05/2018 – Source Reuters

Près des trois quarts des électeurs burundais ont approuvé par référendum une nouvelle Constitution qui permettra au président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034. [Photo : Quelques instants juste avant la proclamation des résultats du référendum.]

La commission électorale a annoncé lundi que la réforme constitutionnelle soumise au vote des Burundais jeudi dernier avait été approuvée par 73% des votants.

Les électeurs étaient appelés à répondre par "oui" ou par "non" à des amendements prévoyant de prolonger de cinq à sept ans le mandat présidentiel et autorisant le chef de l'Etat en exercice à briguer deux nouveaux mandats à partir de 2020.

Lors d'une conférence de presse, le président de la commission électorale Pierre Claver Ndayicariye a indiqué que le taux de participation s'était élevé à 96%.

L'opposition et les organisations de défense des droits de l'homme estiment quant à elles que le scrutin a été organisé dans un climat de peur et d'intimidation, des accusations balayées par le gouvernement qui affirme que les opérations de vote se sont déroulées de manière libre et juste.

Dans un communiqué diffusé en réaction à l'annonce du résultat, le département d'Etat américain a critiqué un scrutin marqué par le manque de transparence et des manoeuvres d'intimidation des électeurs. Il a également condamné la décision du gouvernement de suspendre des organes de presse.

"Le gouvernement a autorisé une campagne vigoureuse de l'opposition durant les deux semaines de campagne officielle mais de nombreux cas de harcèlement et de répression contre les opposants au référendum dans les mois précédant le vote ont contribué à créer un climat de peur et d'intimidation", a dit le département d'Etat.

Selon Human Rights Watch, au moins 15 opposants ont été tués ces derniers mois au Burundi par les forces de sécurité et par des partisans du parti présidentiel dans le cadre de la campagne référendaire.

L'opposition redoute que la modification de la Constitution permette à Pierre Nkurunziza de se situer au-dessus de la loi.

Âgé de 54 ans, Pierre Nkurunziza est un ancien professeur de sport qui a combattu dans les rangs des Forces de défense de la démocratie pendant la guerre civile. Il appartient à la majorité hutue. Il est arrivé au pouvoir en 2005, à la fin du conflit qui a fait 300.000 morts.