Burundi : Le double mal des albinos
Société

Agence Anadolu, 14.06.2018 

Ils subissent la marginalisation sociale et le non accès aux soins appropriés en cas de cancer de la peau.

Au Burundi, les albinos dont le nombre s'élève à environ 1200 selon l'Organisation "Albinos Sans Frontières" (ASF), subissent la double contrainte de la marginalisation sociale et de non accès aux soins en cas de cancer de la peau, selon Kassim Kazungu, représentant d'ASF.

Joint par Anadolu, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, célébrée le 13 juin chaque année, Kassim Kazungu, a indiqué que 24 albinos souffrent aujourd'hui d'un cancer de la peau alors que 12 autres y ont succombé depuis 2009.

Il explique, à ce propos que "les albinos malades doivent se faire soigner à l’étranger" étant donné qu'ASF ne dispose pas des moyens financiers pour le faire, regrettant que le soutien gouvernemental reste insuffisant.

Les albinos font également face à la marginalisation sociale, déplore encore Kazungu, pointant du doigt les agissements de certaines personnes "aussi bien du milieu familial que scolaire qui ont tendance à dénigrer cette catégorie de personnes et de la considérer comme étant inférieure".

Un constat corroboré par les douloureux témoignages de personnes atteintes d'albinisme rencontrées par Anadolu.

« Mes parents m’ont abandonné alors que j’avais à peine l'âge d'aller à l'école et j'ai été récupéré par un bienfaiteur », raconte Edmond, un jeune albinos, habitant un des quartiers du sud de Bujumbura.

Estimant qu'il ya encore beaucoup à faire pour changer les mentalités, Kassim Kazungu relève toutefois, une amélioration au niveau de la scolarisation des enfants albinos. Il indique à ce propos que « 350 enfants albinos sont scolarisés, trois fréquentent l’Université et cinq ont déjà obtenu leurs diplômes universitaires lauréats" alors qu'en 2009 le nombre d'enfants scolarisés ne dépassait pas les 50.