Le Burundi se dit "bien préparé" pour faire face à d'éventuels cas d'Ebola
Santé

@rib News, 26/06/2018 – Source Xinhua

Le Burundi est "bien préparé" pour faire face à d'éventuels cas de la maladie à virus d'Ebola, a déclaré mardi à Bujumbura la Dr Joselyne Nsanzerugeze, assistante du ministre burundais de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida.

Mme Nsanzerugeze a tenu ces propos lors d'un point de presse organisé en marge d'une cérémonie d'ouverture d'un atelier de formation de l'équipe nationale de "réponse rapide" à la maladie à virus d'Ebola et autres événements de santé publique au Burundi par le ministère burundais de la Santé publique en partenariat avec le Bureau régional Afrique de l'Organisation mondiale de la santé(OMS) basé Brazzaville (Congo).

Le 8 mai 2018, conformément aux dispositions du Règlement sanitaire international adopté en 2005 (RSI-2005) à Genève par les 186 membres de l'OMS, le ministère de la Santé publique de la République démocratique du Congo (RDC) a notifié officiellement à l'OMS une épidémie d'Ebola dans la zone de santé de Bikoro relevant de la province de l'Equateur. A ce jour, cette épidémie continue de sévir en RDC, puisque le 22 juin dernier, un total de 61 cas dont 28 décès, ont été rapportés depuis sa notification officielle par le ministère congolais de la Santé.

De ce fait, l'OMS a estimé que le risque d'extension de cette maladie est élevé au niveau régional en raison de la proximité de la RDC avec neuf pays voisins que sont la République centrafricaine, la République du Congo, l'Angola, le Burundi, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, la Zambie et l'Ouganda.

"Cette formation vient à point nommé. En effet, avec la rapidité et la fréquence du trafic au niveau régional et international qui peuvent être des facteurs favorisants pour une propagation spectaculaire du virus d'Ebola, la vigilance nationale doit être de mise dans la mesure où le Burundi ne peut pas se juger éloigné de la province congolaise de l'Equateur, considérée comme le principal foyer de l'épidémie de cette maladie en RDC depuis mai dernier à ce jour", a-t-elle expliqué.

Cette formation qui s'étendra sur cinq journées, a-t-elle insisté, va se focaliser sur la mise en place d'une équipe nationale "d'intervention rapide" contre Ebola en cas de "survenue d'une propagation transfrontalière" de cette maladie.

Cette équipe, a-t-elle ajouté, servira également au contrôle et à la riposte d'autres urgences épidémiques.

Jusqu'ici, le Burundi n'a enregistré aucun cas d'Ebola, a-t-elle tenu à rassurer le grand public avant de souligner qu'au-delà d'un alignement au RSI-2005, les autorités sanitaires burundaises ont opté de concentrer tous les efforts sur le "front de la prévention" contre la maladie.

Elle a révélé également qu'en matière de contrôle de la maladie, le Burundi a déjà prépositionné des équipes médicales "au niveau des onze postes frontaliers" burundo-congolais, et s'est déjà préparé en ce qui concerne la mobilisation des fonds destinés à la mise en œuvre du plan de contingence ad hoc.

Le caractère "multidisciplinaire" de cette équipe en cours de renforcement des capacités vise à prévenir la survenue au Burundi d'un cas d'Ebola "sans qu'on ait identifié les signes cliniques évocateurs" de cette maladie, a fait remarquer Mme Nsanzerugeze.

Sur la question de savoir si le Burundi a des moyens adéquats au niveau de ses laboratoires pour traiter un éventuel cas d'Ebola, Dr Nsanzerugeze a rassuré que grâce à l'appui des partenaires techniques et financiers (PTF) dont l'OMS et la Banque mondiale, les laboratoires burundais au niveau national sont en train de se doter des équipements capables de "détecter" la maladie.

"De toute manière, même s'il survenait aujourd'hui un cas de maladie à virus d'Ebola au Burundi, les autorités burundaises ont déjà apprêté un site pour mettre en quarantaine le cas qui serait suspect", a-t-elle souligné.

Elle en a profité pour révéler également que le laboratoire national de l'Institut national de santé publique (INSP), dont la qualité des prestations rendues serait de "référence régionale", est déjà préparé pour détecter la maladie.

De son côté, le Dr Jérôme Ndaruhutse, s'exprimant sous la casquette de délégué du Représentant de l'OMS au Burundi, a souligné que l'OMS s'est engagée à appuyer une cinquantaine de personnes dans le pays pour faire face et contrôler efficacement une éventuelle épidémie d'Ebola au Burundi.