Des réfugiés burundais au Kenya décident de rentrer au pays
Sécurité

Deutsche Welle, 05.07.2018

Après trois ans d’exil, ils ont commencé le mercredi 4 juillet à rentrer au Burundi grâce à l’aide du Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU qui a affrété un avion pour la circonstance.

Il s'agit de 48 personnes issues de dix familles venues du camp de réfugiés de Kakuma au Kenya. C'est le premier vol sur quatre attendus durant le mois de juillet. Tous ces réfugiés sont de la province Kirundo au nord du Burundi. Chaque rapatrié âgé de 18 ans bénéficie d'un paquet retour de 60 dollars et 40 dollars pour les moins de dix-huit ans. Félicien Bahati fait partie du premier groupe de rapatriés.

Il est réjoui de rentrer au pays. Il déplore les conditions au camp de Kakuma.

"Je suis rentré de ma propre volonté", nous confirme Félicien.  Il explique que "Rester au Kenya c’était difficile sans travail, je n'ai pas étudié, j'ai demandé un emploi aux Nations Unies sans succès. J'ai même cherché un travail manuel pour cultiver mais au Kenya c'est impossible. Donc il fallait rester les bras croisés et attendre la nourriture du HCR. Une ration qui ne peut pas satisfaire toute une famille. A six ans un enfant ne peut pas aller à l’école, ou alors il va dans une mauvaise école."   

La prise en charge par les autorités burundaises

A leur arrivée à l’Aéroport International de Bujumbura, en compagnie de l'ambassadeur du Burundi au Kenya, ils ont été accueillis par les représentants du Haut-Commissariat pour les Réfugiés et certains membres du gouvernement. Terrence Ntahiraja, l'assistant du ministre de l’intérieur et de la formation patriotique.

"Ces rapatriés rentent dans le cadre des accords tripartites qui ont été signés entre le gouvernement burundais, le HCR, et le pays d'origine. Comme les autres ont été assistés, ces derniers le seront aussi par le HCR et le gouvernement burundais en vivres et autres matériels ménagers. Et si quelqu'un constate que sa maison n'existe plus, il sera aussi aidé", rassure l'assistant du ministre de l’intérieur et de la formation patriotique.

Ces rapatriés ont quitté le Burundi à la suite des manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza en avril 2015. Selon les données du Haut-commissariat pour les Réfugiés au Burundi, trente-deux mille réfugiés ont déjà été rapatriés volontairement.