Performances économiques plus solide en Afrique de l’Est
Economie

PANA, 12 juillet 2018

Addis-Abeba, Ethiopie -  L’Afrique de l’Est enregistre la performance la plus solide du continent, selon le premier rapport économique intitulé "Dynamiques du développement: croissance, emplois et inégalités", publié mercredi par la Commission de l’Union africaine.

"L’Afrique de l’Est affiche des performances plus solides et plus élevées que les autres régions du continent, grâce à une économie plus diversifiée", relève ce rapport économique réalisé avec l’appui de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Depuis 1990, souligne le rapport, l’Afrique de l’Est connaît des taux annuels de croissance supérieurs à 4 pc. Cette performance doit beaucoup au secteur des services, qui représente désormais pratiquement 60 pc du PIB, mais elle est essentiellement à imputer aux services informels et non marchands. Un secteur agricole important et un modèle de croissance tiré par des exportations concentrées sur une gamme limitée de produits (comme le café, le thé et les minerais) exposent la région aux fluctuations des cours des matières premières et aux dépréciations monétaires.

"Pour autant, la croissance récente ne s’est pas traduite par une transformation structurelle rapide ni par des créations d’emplois. Avec 35 pc de la population vivant toujours dans l’extrême pauvreté, la croissance n’a pas eu d’impact significatif sur la situation des pauvres et la réduction des inégalités de revenus. Ces dernières tendent au contraire à se creuser", fait-on remarquer.

Les inégalités hommes-femmes en matière d’emplois se résorbent très légèrement, de 41 pc en 1991 à 39 pc en 2017, la plupart des femmes travaillant dans le secteur informel (la proportion allant de 50 pc en Ouganda à 80 pc au Kenya et au Rwanda).

De plus en plus, la hausse de la croissance résulte de la consommation privée - une situation qui permet de profiter d’un marché intérieur en plein essor, mais qui présente le risque de déséquilibrer les balances commerciales, plombées par la demande de biens importés.

Les gouvernements d’Afrique de l’Est pourraient miser davantage sur les politiques économiques et sociales, indique le rapport.

Selon les rédacteurs du rapport, l’amélioration du cadre politique et réglementaire et de l’environnement global des affaires est indispensable pour encourager la diversification et une croissance plus durable.

Les décideurs peuvent stimuler les investissements productifs dans l’économie par des mesures structurelles et institutionnelles, comme la simplification des règles commerciales et la suppression des droits sur les importations de biens intermédiaires et d’équipement.

Stimuler la productivité agricole et soutenir les entreprises à haut potentiel dans les secteurs secondaire et tertiaire permettra à la région d’accélérer sa transformation économique, explique le rapport, indiquant que plusieurs pays luttent contre la pauvreté en renforçant les programmes de protection sociale et en investissant dans l’éducation et le développement des compétences, où le retard pris est considérable.

Ces investissements vont devoir être fortement amplifiés pour réaliser l’objectif visant à installer un développement plus inclusif.

Lancé mercredi le rapport sur "Dynamiques du développement en Afrique: croissance, emploi et inégalités" analyse les politiques requises pour promouvoir une croissance inclusive, créer des emplois et réduire les inégalités, lesquelles politiques, à leur tour, visent à répondre aux aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour "une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable" et réaliser les objectifs de son premier Plan décennal de mise en œuvre 2013-2023.

"Les dynamiques de la croissance, de l’emploi et des inégalités dépendent également de l’intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale et des méga-tendances qui président au développement du continent", indique le document dont les cinq chapitres consacrés aux régions mettent en évidence de grandes différences dans ces dynamiques en Afrique australe, centrale, de l’Est, du Nord et de l’Ouest et proposent des recommandations spécifiques à chaque région.

Le rapport entend fournir aux décideurs africains un outil de travail actualisé en appui au dialogue sur les politiques et aux réformes à l’échelle des pays, des Communautés économiques régionales et du continent tout entier.