La production de café en hausse de 126 pc au Burundi
Economie

PANA, 27 juillet 2018

Bujumbura, Burundi - La production de café est en hausse au Burundi, avec 19.774 tonnes déjà collectées sur des prévisions initiales de 15.000 tonnes, soit un taux de réalisation de 126 pc, a annoncé, jeudi, le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Déo Guide Rurema, à la clôture de la campagne 2017-2018.

La précédente saison 2016-2017 avait atteint quelque 14.000 tonnes de café marchand et les bonnes conditions climatiques, l’entretien des caféiers, ainsi que l’intéressement des paysans du secteur étant parmi les facteurs qui ont favorisé cette production en hausse, selon la même source.

Il y a encore du café sur pied qui commence à perdre en qualité et le ministre a décidé de prolonger la campagne de collecte jusqu’au 5 août prochain, tout en avisant que les retardataires seront payés la moitié du prix officiel, soit 250 francs burundais le kilo (0,1 dollar américain).

Au Burundi, cet "or noir" fait vivre plus de 750.000 familles, soit près de 55 pc de la population totale du pays et procure à l’économie nationale autour de 80 pc des devises fortes à l’exportation, essentiellement vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie, selon les données officielles.

La culture du  thé, qui arrive en seconde position, représente 12 pc des recettes globales en devises à l’exportation et 1,2 pc du Produit intérieur brut (PIB).

L'autre signe de l'importance de ce produit dans la vie du pays est que les usines de traitement, de lavage et de déparchage du café sont parmi les plus importantes de tout le tissu industriel burundais.

La production moyenne d’environ 0,8 kilo de cerises de café par arbre reste néanmoins en-deçà des rendements de 3,0 à 5,0 kg dans d'autres pays de culture du café, de l’avis des spécialistes.

Depuis les années 1990, la filière café oscille entre le monopole étatique et la libéralisation qui a la préférence de la Banque mondiale (BM), en tant que l’un des principaux bailleurs de fonds du Burundi.

La principale Confédération nationale des associations de caféiculteurs du Burundi (CNAC) et  l'Association interprofessionnelle du café du Burundi "Intercafé-Burundi" sont nées de cette politique de libéralisation de la filière-café.

L’année dernière, la Banque mondiale (BM) et le gouvernement burundais ont signé une convention globale de financement du "Projet d’appui pour la compétitivité de la filière-café" (PACFC) d’un montant de 55 millions de dollars américains. Les investissements prévus sur la période 2015-2021 sont de l’ordre de 81,2 millions de dollars.

L’objectif à long terme de ce projet est la "promotion d’un secteur caféier qui contribue durablement au développement économique du pays et à la lutte contre la pauvreté".

Les données de la BM font état de près de 70 pc de la population burundaise qui vit encore en-dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins d'un dollar américain par jour.

L’objectif spécifique du projet est "l’augmentation de la production de café, en quantité et en qualité, par le biais de l’amélioration de la productivité du verger caféier, la mise à niveau des stations de lavage et le renforcement de la filière-caféière".

Environ 300.000 petits producteurs de café, "qui cultivent entre 150 à 250 arbres",, dont au moins "30 pc de femmes et de jeunes", sont les principaux bénéficiaires du financement de la BM, jusqu’en 2021.

Autour de 35,5 millions d’arbres sont concernés par ce programme qui vise l’augmentation de la capacité de production des petits producteurs à améliorer la productivité du verger caféier, ainsi que les autres productions vivrières susceptibles d’être associées au café (cultures intercalaires).

Le Burundi est réputé pour son café Arabica sur le marché international, avec comme principaux atouts, un climat équatorial humide et l'altitude au "pays des mille et une collines".

Les Burundais sont, par contre, peu portés sur le café et préfèrent de loin le thé, réputé moins cher sur les marchés locaux. A titre indicatif, un kilogramme de café moulu se vend jusqu'à 20.000 francs burundais, soit (un peu plus de 11 dollars), contre 1.000 francs le kilogramme de thé en paquet (0,5 dollar).